9 janvier 1997 |
Depuis cinq ans, Laval occuperait le sixième ou septième rang parmi les universités canadiennes au chapitre du financement de la recherche.
En 1995-1996, le nombre de professeurs qui ont obtenu des fonds externes de recherche a atteint 1 091, un nouveau sommet à l'Université et une hausse de 4 % (46 professeurs) par rapport à l'année précédente. Ces chercheurs ont récolté 105,1 millions de dollars en fonds externes, soit presque 2 millions de plus qu'en 1994-1995.
Les statistiques des cinq dernières années confirment cette tendance à la hausse puisqu'en 1991-1992, les 1 010 professeurs subventionnés avaient obtenu 101,5 millions en fonds externes de recherche. De toute l'histoire de l'Université, seules les années 1992-1993 (137 millions) et 1993-1994 (130 millions), bénies par d'importants apports provenant des appels publics à l'épargne (abolis en 1994), ont produit des résultats supérieurs à l'année dernière. Voilà, sommairement, le bilan annuel du financement de la recherche que Denis Gagnon, vice-recteur à la recherche, a présenté aux membres du Conseil d'administration, lors de la séance du 18 décembre.
Renforcer la position des chercheurs
Malgré le plafonnement des enveloppes budgétaires des organismes
subventionnaires et malgré l'augmentation du nombre de demandes adressées
à ces organismes, Laval tire bien son épingle du jeu, estime
le vice-recteur. Depuis 10 ans, l'Université a continuellement augmenté
sa part de l'enveloppe globale distribuée par les grands organismes
subventionnaires, exception faite du Conseil de recherche en sciences humaines.
Bon an, mal an, Laval occupe aujourd'hui la sixième ou septième
place parmi l'ensemble des universités canadiennes et elle est l'une
des trois universités québécoises, avec les universités
McGill et de Montréal, qui se détachent nettement des autres
établissements du réseau. "Il s'agit d'une réalisation
qui est tout à l'honneur de nos chercheurs", dit le vice-recteur
Gagnon.
Les stratégies préconisées par la direction de l'Université au cours des dernières années pour promouvoir le développement de la recherche semblent avoir porté fruit, dit le vice-recteur. "L'une des priorités du Plan directeur de l'Université était de renforcer la position des chercheurs auprès des organismes subventionnaires de façon à mettre toutes les chances de leur côté pour qu'ils performent bien. Le budget de développement de la recherche subventionnée a servi essentiellement à cette fin, notamment pour appuyer les 28 centres de recherche reconnus par l'Université et pour obtenir des appareillages et des installations coûteuses en utilisant notre programme d'appariements stratégiques."
Le financement de la recherche risque cependant de devenir encore plus problématique d'ici peu en raison de la diminution des budgets des organismes subventionnaires, craint Denis Gagnon. "L'enveloppe budgétaire de CRSNG va être réduite de 40 millions cette année ce qui va rendre la compétition encore plus féroce. Malgré tout, l'année 1996-1997 s'annonce très bonne pour Laval."
Une culture de la recherche
Selon le vice-recteur Gagnon, l'augmentation du nombre de professeurs subventionnés
tient au fait que les nouveaux professeurs engagés au cours des dernières
années ont un bon dossier en recherche mais aussi au fait que des
professeurs établis ont commencé ou recommencé à
faire des demandes de subventions et à obtenir des fonds.
La hausse du nombre de professeurs subventionnés et l'accroissement des montants obtenus sont deux manifestations d'une évolution qui a commencé il y a une quinzaine d'années et qui s'est accentuée depuis dix ans, estime le vice-recteur. "Il existe maintenant une culture de la recherche à l'Université Laval. Aujourd'hui, c'est devenu normal qu'un professeur de Laval fasse de la recherche. Mais attention, cette culture est encore fragile et elle sera mise à rude épreuve au cours des prochaines années. Son avenir dépend de l'intérêt que la communauté universitaire portera à la cause de la recherche et aux infrastructures que l'on mettra en place pour la développer."