19 septembre 1996 |
Zoom sur Catherine Poirier
Un coup d'oeil au curriculum vitæ de cette grande jeune femme et nous voilà au parfum. Utilisant son patronyme de façon originale, Catherine Poirier offre ainsi à l'éventuel employeur des «informations juteuses» sur sa personne, décrit sa «formation toute fraîche» de même que son «expérience florissante». Sur la première page du document, une poire découpée tranche son nom en deux, ne laissant aucun équivoque possible: la dame possède non seulement du talent mais aussi un bon sens de l'humour, deux qualités majeures pour une artiste.
Dans le mémoire de maîtrise en arts visuels qu'elle a complété sous la supervision de Sylvie Pouliot, de l'École des arts visuels et de Roger Chamberland, du Département des littératures, Catherine Poirier a sorti le récit de son format conventionnel du livre pour l'offrir à la vue du lecteur par le biais d'une installation typographique. Jusqu'au 20 septembre, à la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins, le public est d'ailleurs invité à goûter au fruit de sa recherche, en visitant l'exposition «Les mots en cavale», présentée du lundi au vendredi, de 9h à 16h.
«Les mots ne sont plus donnés juste à lire mais aussi à voir, indique Catherine Poirier. Le lecteur devient spectateur; il peut circuler dans la salle comme il pourrait circuler à l'intérieur du récit. C'est au moment où on peut transposer le langage de l'oeuvre sur l'environnement qu'on peut élargir ses perceptions du monde. À cet égard, il y a des gens qui m'ont dit avoir entendu de la musique en visitant l'exposition.»
Auteure de cette «nouvelle illustrée» empreinte sur les murs, Catherine Poirier estime que son travail relève à la fois de la littérature, des arts visuels et du design. Détentrice d'un baccalauréat en communication graphique de l'Université Laval, elle affirme n'avoir jamais manqué de travail dans son domaine, que ce soit comme conceptrice d'affiches, de cartons d'invitation, de logos et d'épinglettes pour différents organismes. Bref, la graphiste ne chôme pas. Pour couronner une carrière déjà fructueuse, Catherine Poirier a mérité l'un des deux Prix René-Richard 1996 accordé à un étudiant à la maîtrise en arts visuels.
Au nombre de ses projets figurent la rédaction d'un livre sur la typographie et l'écriture d'un roman, dont elle a déjà écrit une trentaine de pages. «J'ai les images en tête, il me reste qu'à trouver les bons mots pour mettre dessus», souligne cette jeune femme volontaire, pour qui la polyvalence a bien meilleur goût.