19 septembre 1996 |
Profil
Un des entraîneurs du Rouge et Or, Vincent Miraval, vient d'un pays où les ballons de football sont ronds
Depuis qu'il a posé le pied à Québec à la mi-août, Vincent Miraval n'a pas pu consacrer une seule journée à la découverte du Vieux-Québec où il demeure. Par contre, il a très vite appris à se repérer dans le dédale des multiples couloirs du PEPS, ses salles de musculation et ses terrains extérieurs. De 7 h le matin jusqu'à tard dans la soirée, il visionne des phases de matchs sur vidéo, se familiarise avec des logiciels de tactique ou participe à l'entraînement des joueurs de l'équipe de football du Rouge et Or. Petit détail intéressant, cet assistant coordonnateur de l'offensive vient d'un pays où les ballons de football sont ronds et carrelés noir et blanc.
Même si le football américain commence à éveiller un intérêt en dehors des quelques cercles d'initiés, la France demeure un des pays européens où ce sport si stratégique reste encore très mal connu. C'est au cours d'un séjour de quelques années à Ottawa que Vincent Miraval et ses deux frères ont été séduits par le football en regardant évoluer les équipes de la Ligue nationale de football à la télévision. De retour à Aix en Provence, non loin de Marseille, les trois Miraval ont commencé à s'entraîner comme leurs idoles de la NFL. «J'aime la rigueur, la discipline du football, explique Vincent Miraval. Plus encore qu'au soccer ou au hockey, le match dépend de la stratégie des entraîneurs de chaque équipe qui se livrent une véritable partie d'échec.»
L'Université du football
Entraîneur principal de l'équipe semi-professionnelle des Argonautes à Aix, Vincent Miraval a rencontré un des membres de l'équipe de footbal du Rouge et Or lors d'une compétition en France. Ce dernier lui a offert une opportunité unique, celle de voir fonctionner une équipe universitaire le temps d'une saison.
Même si les Argonautes, plusieurs fois champions de France, se classent fort honorablement parmi le palmarès des équipes de football européennes, le niveau de jeu pratiqué dans les universités canadiennes fait l'envie de l'entraîneur aixois. «Depuis que suis à l'Université Laval, j'apprends beaucooup sur l'organisation des entraînements, les plans de match, l'organisation interne. Peu à peu, je me familiarise avec les outils informatiques comme ces logiciels qui servent à présenter à l'équipe les figures et schémas de jeu.»
Vincent Miraval a conscience du gros handicap que constitue pour les équipes françaises le manque de culture «footballesque». En Amérique du Nord, il suffit de se brancher sur un réseau de télévision spécialisé pour assister plusieurs soirs par semaine à des matchs, tandis que les Argonautes doivent se contenter de visionner sur leur magnétoscope des enregistrements de parties pour rester au courant de l'évolution du jeu. Heureusement, les échanges se multiplient entre l'Europe et l'Amérique du Nord. Certains joueurs français viennent pratiquer au Québec, tandis que des coachs québécois et des footballeurs traversent l'Atlantique dans l'autre sens. Le soccer européen n'a qu'à bien se tenir!