16 novembre 1995 |
UNE AUTRE BONNE R�COLTE
Pr�s de la moiti� des 5 501 �tudiants et �tudiantes invit�s � recevoir leur dipl�me de premier cycle ont particip� aux 12 c�r�monies de collation des grades qui se sont tenues au PEPS, au cours de la derni�re fin de semaine d'octobre et de la premi�re de novembre. Malgr� une baisse des inscriptions enregistr�e durant trois ann�es d'affil�e, le contingent de bacheliers et de bacheli�res de 1995 est sup�rieur � celui de l'an dernier, qui en comptait 5 345 (incluant l'architecture) Peut-on attribuer cette augmentation - qui peut para�tre surprenante dans les circonstances - � une croissance du taux de pers�v�rance chez les �tudiants et les �tudiantes de l'Universit� Laval? La dur�e des �tudes est plus courte, semble- t-il. On �dipl�me� donc plus rapidement, pour toutes sortes de raisons, entre autres �conomiques.
Laval en t�te
Le Conseil des universit�s, rappelons-le, chiffrait � 72 % le taux de diplomation (donc de pers�v�rance) des universit�s Laval et McGill en 1992, les classant � la t�te des �tablissements universitaires qu�b�cois � ce chapitre.
Soulignons par ailleurs que l'Universit� Laval est �galement celle qui d�cerne encore le plus de grades universitaires au Qu�bec. La plus r�cente �dition des Indicateurs de l'activit� universitaire (celle de 1994 d�pos�e au deuxi�me trimestre de 1995), publi�e par la Direction g�n�rale des affaires universitaires et scientifiques du minist�re de l'�ducation, r�v�le en effet que Laval a d�cern�, en 1993, un total de 6 588 grades universitaires (excluant les certificats et dipl�mes), soit 1 234 de plus que McGill et 1 566 de plus que l'Universit� de Montr�al.
Au premier cycle, indique-t-on, les 5 201 grades de Laval devancent les 4 406 de l'UQAM et les 3 940 de McGill. L'Universit� vient au deuxi�me rang, par contre, en ce qui a trait aux grades de ma�trise et de doctorat. D'autre part, les femmes qui ont obtenu leur grade de l'Univesit� Laval en 1993 sont plus nombreuses que partout ailleurs au Qu�bec.
Toujours plus pr�sentes
Les statistiques des plus r�centes collations de grades d�montrent, du reste, que la tendance observ�e dans les inscriptions depuis quelques ann�es va toujours en s'amplifiant:
dans le domaine de la collation � Laval, le f�minin l'emporte aussi sur le masculin. La cohorte des dipl�m�s de 1993 �tait compos�e de 56,4 % de femmes, celle de 1994, de 57,8, et celle de 1995, de 59 % de finissantes.
Les bacheli�res sont majoritaires dans 10 des 12 disciplines r�pertori�es par le Bureau du registraire en 1995: sciences infirmi�res (90,2 %), sciences de l'agriculture et de l'alimentation (73,5 %), science sociales (69,7 %), sciences de l'�ducation (68,9 %), m�decine (68,2 %), arts (67,7 %), th�ologie (66,9 %), pharmacie (65,6 %), droit (61,7 %), sciences de l'administration (53,9 %).
Les femmes ayant obtenu leur dipl�me universitaire � la fin de cette p�riode sont nettement minoritaires, toutefois, en foresterie et g�omatique (20,7 %) et en sciences et g�nie (32,3 % par rapport � 31,1 % en 1994).
D'attitudes et de changements
Des c�r�monies traditionnelles comme celles qui ont rempli le stade couvert du PEPS, les samedi 28 et dimanche 29 octobre, et les vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 novembre, sont souvent l'occasion pour d'anciennes et d'anciens �tudiants de venir t�moigner de l'enrichissement de leur passage au sein de l'Universit� Laval, et de souffler quelques pr�cieux conseils � ces jeunes dipl�m�s.
Loin de tout acad�misme, un t�moignage plac� sur l'orbite de l'internationalisation: celui de Jean Couture. Ce chirurgien g�n�ral et professeur titulaire � la Facult� de m�decine a accept� un jour de diriger un projet de coop�ration avec l'Universit� Norman-B�thune, en Chine. �Ce projet m'a rendu davantage conscient de l'importance des valeurs humaines dans ma profession. Je me dis parfois que j'aurais peut-�tre �t� un meilleur chirurgien si je m'�tais int�rress� � la coop�ration internationale au d�but de ma carri�re�, a-t-il avou�. S'il conc�de que la plupart des nouveaux m�decins ne seront pas tous attir�s par ce genre d'exp�rience, il pr�che n�anmoins pour le d�veloppement de nouvelles attitudes vis-�-vis du patient, en qui il faudra voir plus que �le beau cas�, en pensant aussi � son �tat d'�me, � ses probl�mes et � ceux de sa famille.
Confiance et solidarit�
Tout ne tourne pas rond dans le monde actuellement, est venue rappeler, pour sa part, Th�r�se Rousseau-Houle, juge � la Cour d'appel du Qu�bec et ex-doyenne de la Facult� de droit. D�but de discours alarmiste, en apparence, qu'elle n'a pas tard� � retourner: �L'anxi�t� qui gagne inlassablement les peuples � l'approche de chaque fin de si�cle se r�percute malheureusement sur sa jeunesse. Pourtant, n'�tes-vous pas les mieux pr�par�s pour affronter les mutations sociales, politiques et technologiques de cette fin de si�cle?�, a-t-elle lanc� aux bacheliers et aux bacheli�res de droit.
�Vous �tes beaucoup mieux pr�par�s que vos a�n�s, gr�ce � la richesse, � la vari�t� des cours que vous avez suivis, � entrer dans une profession juridique promise � une large floraison de nouveaux d�bouch�s, a-t-elle poursuivi. Vos r�ves de carri�re peuvent �tre � la mesure de la plan�te et �tre r�alistes. Ils peuvent �tre plus traditionnels et �tre remplis de promesses.� Pour Th�r�se Rousseau-Houle, confiance et solidarit� sont deux facteurs d�terminants de la r�ussite de toute carri�re.
�largir ses horizons
Une r�ussite � laquelle Brian Monaghan, pr�sident de l'Association canadienne des entreprises de g�omatique, rajoute d'autres vecteurs: le produit unique, le partenariat et l'acc�s aux march�s internationaux. Sa d�finition de l'avenir professionnel est d'ailleurs la suivante: �L'avenir appartient � celui ou � celle qui a un produit unique � offrir sur le march�, qui d�veloppe continuellement son propre r�seau, qui privil�gie des liaisons strat�giques, et qui se dote de la possibilit� d'int�grer, soit par partenariat ou encore via un r�seau existant, le vaste march� de la sc�ne internationale.�
Selon ce dipl�m� de l'Universit� Laval, le terme �s�curit� d'emploi� tend de plus en plus � dispara�tre de notre vocabulaire. �Vous avez d�j� r�gl� en grande partie la seule s�curit� professionnelle sur laquelle vous pouvez compter. Il s'agit de votre dipl�me, qui refl�te les connaissances que personne ne vous enl�vera. Acharnez-vous dans l'avenir � ajouter � vos connaissances, �largissez vos horizons, la confiance qui en r�sultera vous procurera la s�curit� recherch�e�, a-t-il dit aux finissants et aux finissantes de la Facult� de foresterie et de g�omatique.
Le coeur � l'ouvrage
�Partie en affaires� avec 10 $ en mains, Danielle Medina a fait beaucoup de chemin depuis qu'elle a obtenu son bac en di�t�tique de l'Universit� en 1971. C'est d'une voix remplie d'�motion qu'elle a en outre livr� bri�vement le r�cit des nombreuses p�rip�ties qui l'ont vue mettre sur pied une s�rie de compagnies maintenant reconnues � travers le monde. C'est le cas, notamment, de Nutri-cuisine, un syst�me d'analyse nutritionnelle informatis�, implant� dans le r�seau des h�tels Hilton du Canada, des �tats-Unis et d'Am�rique du Sud, et qui voyage maintenant � bord d'Air Canada, de KLM Royal Dutch Airlines, de Northwest Airlines inc, et, � compter de 1996, de Japan Airlines et Air Nippon.
Femme d�termin�e, son r�ve �tait de changer le monde, au-del� des connaissances acquises � l'Universit�. Sa conviction, elle soutient l'avoir b�tie � partir de son apprentissage universitaire, un apprentissage � la discipline, � la persistance, � la volont� de r�ussir, � la reconnaissance de l'amiti�, au respect des autres dans un travail d'�quipe, � l'amour vou� au travail et � la profession.
Pour la di�t�tiste, un plan de carri�re, c'est comme un �plan d'architecture�: �C'est ici, � l'Universit�, que vous y avez �tabli la fondation. Plus tard, vous allez devoir monter les murs, percer les fen�tres; c'est l� que vont se cr�er les partenariats et les alliances qui assureront votre r�ussite. Mais le mortier qui va tenir toute cette maison ensemble, sera le peu de vous-m�me que vous aurez au moins investi dans votre travail�, a-t-elle confi� � l'auditoire d'�tudiants et d'�tudiantes de la Facult� des sciences de l'agriculture et de l'alimentation.
La conviction dont fait montre chaque individu � l'int�rieur d'une entreprise est aussi importante que celle de l'employeur, pense Danielle Medina. Selon elle, la qualit� des liens qui existent entre employ�s et employeur est souvent le gage d'une r�ussite assur�e.
Cent fois sur le m�tier
�Prenez le temps de bien choisir le secteur dans lequel vous voulez �voluer car les heures seront longues si le plaisir et l'int�r�t ne sont pas au rendez-vous�, a pr�venu, de son c�t�, Andr�e Beaudin-Richard. La pr�sidente et cofondratrice de Plani- design a, du m�me souffle, signal� aux bacheliers et aux bacheli�res de la Facult� des sciences de l'administration qu'ils devront non seulement avoir la comp�tence pour accomplir leur t�che, mais qu'ils devront la maintenir par leur initiative, leur souci de perfectionnement et leur ouverture aux nouvelles technologies.
D'o� sa quasi-devise: �Cesser d'apprendre, c'est reculer, c'est cesser d'exister�, � l'approche de l'an 2000 o�, pr�voit-elle, 80 % des gens travailleront dans des secteurs tertiaires ou de services qui auront besoin de la cr�ativit� des dipl�m�s d'aujourd'hui, dont la responsabilit� sera de perfectionner �ces biens et services responsables de notre qualit� de vie�. Et de conclure Andr�e Beaudin-Richard: ��tre en affaires, c'est s'ouvrir sur le monde, c'est donner d'abord pour recevoir, c'est d�ployer un �ventail de qualit�s: cr�ativit�, initiative, sens du discernement, sens de la justice, psychologie. �tre en affaires, c'est choisir comme cadre de travail un vaste horizon o� plusieurs peuvent se nicher dans le respect de leurs diff�rences.�
La qu�te du sens
R�unis au centre d'une m�me f�te, les finissants et les finissantes des facult�s des Arts, de Th�ologie et des Sciences de l'�ducation ont finalement �t� convi�s � un long moment de r�flexion sur leurs trois univers apparent�s, finement amen� par Pierre Lucier, sous-ministre de l'�ducation.
�Plus que jamais, nous avons besoin de gens capables de nous aider dans notre recherche de signification, dans notre compr�hension de la vie humaine et dans notre discernement de ce qui compte vraiment, leur a-t-il d�clar�. On vous a peut-�tre dit que vos secteurs de formation ne vous placeraient pas dans le noyau dur et prometteur des soci�t�s hautement technologiques actuellement en �mergence. J'esp�re que vous n'en avez pas cru un mot. Car vous y �tes, dans ce noyau, non seulement pour en ma�triser les outils, mais surtout pour l'�clairer comme de l'int�rieur et pour continuer � �clairer toutes celles et tous ceux - et ils sont nombreux - qui cherchent le sens et la direction de tout cela.�
Ces futurs �ducateurs et �ducatrices, th�ologiens et th�ologiennes, ces interpr�tes, ces cr�ateurs et cr�atrices, ces communicateurs et communicatrices � qui il se confiait, le sous- ministre les voit au centre des vrais enjeux. � ce point qu'ils les a invit�s � soutenir et � d�fendre leur universit�. �Dans les in�vitables tourmentes budg�taires, sociales, culturelles et institutionnelles qui, � l'instar des grandes composantes de notre soci�t�, n'�pargnent pas l'universit�, celle-ci a plus que jamais besoin de gens �clair�s pour rappeler et r�affirmer sa mission et son incontournable n�cessit� (...) �Touche pas � mon pote!�, a nagu�re clam� avec autorit� une g�n�ration enti�re. Ce cri du coeur, n'h�sitez pas � le lancer en faveur de votre universit�, quand cela vous para�tra n�cessaire�, a termin� Pierre Lucier.
Prix et m�dailles
Un certain nombre de facult�s profitent des grands rassemblements annuels que sont les collations des grades de 1er cycle pour souligner les m�rites des anciens, de leurs professeurs, ou les performances de leurs �tudiants.
La Facult� des sciences et de g�nie a ainsi attribu� ses prix Summa, cette ann�e, �: Ren� Lacroix, professeur au D�partement de g�nie chimique; �mile Langlois, pr�sident de Roche lt�e, Groupe Conseil; Robert �mery Prud'homme, professeur au D�partement de chimie; et Jean-Claude Therriault, gestionnaire au minist�re P�ches et Oc�ans.
La Facult� des sciences sociales a, de son c�t�, remis la m�daille Georges-Henri-L�vesque � Jean P. V�zina, pr�sident- directeur g�n�ral de la Soci�t� immobili�re du Qu�bec. Isabelle Demonty, bacheli�re en di�t�tique, et Jean-Fran�ois Caron, de la Facult� des sciences et de g�nie, ont m�rit� chacun, pour leur part, une m�daille du Gouverneur g�n�ral du Canada. GABRIEL C�T�
( Collaboration Ren�e Larochelle )