16 novembre 1995 |
Les m�mes g�nes pour l'anxi�t� et la d�pression?
Une �tude de jumeaux confirme le lien g�n�tique probable entre la d�pression majeure et le trouble d'anxi�t� g�n�ralis�. Une recherche men�e aupr�s de 1 500 jumeaux identiques et fraternels vient confirmer que la susceptibilit� � la d�pression majeure et au trouble d'anxi�t� g�n�ralis� aurait une forte composante g�n�tique. De plus, les auteurs de l'�tude estiment vraisemblable que les g�nes intervenant dans chacun de ces deux syndromes soient, en fait, les m�mes. Marc-Andr� Roy de la Facult� de m�decine (Centre de recherche Universit� Laval-Robert Giffard) et ses coll�gues am�ricains et su�dois Mike Neale, Ken Kendler, Nancy Pedersen et Alexander Math� rapportent ces conclusions dans le dernier num�ro de Psychological Medicine. Les r�sultats de leurs recherches sugg�rent que la vuln�rabilit� � la d�pression et � l'anxi�t� est conditionn�e par des facteurs g�n�tiques alors que l'environnement d�termine lequel des deux syndromes se manifeste.
�Nos conclusions sur l'h�ritabilit� de la d�pression majeure et du trouble d'anxi�t� g�n�ralis�e confirment celles obtenues dans une autre �tude men�e sur une population de jumeaux de Virginie, rappelle Marc-Andr� Roy. Ce qui est int�ressant, c'est que nous avons reproduit ces r�sultats en utilisant des m�thodes tout � fait diff�rentes et en ayant recours � des jumeaux su�dois, ce qui porte � penser que les fondements de nos observations sont tr�s solides.�
Le trouble d'anxi�t� g�n�ralis�e se caract�rise par une forte tendance � s'inqui�ter fr�quemment pour tout et pour rien, de fa�on excessive et incontr�lable, au point d'interf�rer avec le fonctionnement normal d'un individu. La d�pression majeure, de son c�t�, entra�ne un �tat d�pressif pendant deux semaines ou plus, accompagn� de souffrances morales et, parfois, de tendances suicidaires. Ces deux syndromes ont de forts impacts sur la qualit� de vie des personnes atteintes. Il arrive fr�quemment que les m�mes personnes consultent pour les deux syndromes au cours de leur vie, signale Marc-Andr� Roy.
C�t� interventions cliniques, les conclusions de cette �tude rappellent aux th�rapeutes l'importance d'�tre aux aguets de la d�pression quand un patient se pr�sente pour des probl�mes d'anxi�t�. C�t� recherche, les scientifiques qui travaillent sur les m�canismes sous-jacents � la d�pression et � l'anxi�t� auraient avantage � consid�rer les deux syndromes simultan�ment. D'ailleurs, on sait d�j� que certains m�dicaments antid�presseurs ont des effets b�n�fiques sur les sympt�mes des deux maladies.
Les chercheurs ignorent comment les g�nes interviennent pour pr�disposer une personne � l'anxi�t� ou � la d�pression. �Nous en sommes encore aux premiers balbutiements dans la compr�hension des facteurs g�n�tiques qui influencent la sant� mentale, dit Marc-Andr� Roy. Pour l'instant, on ne peut que sp�culer.�.
JEAN HAMANN
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