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7 septembre 1995 ![]() |
Conseil universitaire
Discours de la rentr�e 1995-1996
L'URGENCE DU CHANGEMENT, POUR LA R�USSITE DES �TUDIANTS
Dans son Discours de la rentr�e 1995-1996 prononc� mardi matin devant le Conseil universitaire, le recteur de l'Universit� Laval, Michel Gervais, a annonc� que de profondes transformations auront lieu � l'Universit� Laval au cours de l'ann�e qui commence, transformations qui n'iront toutefois pas dans le sens pr�conis� par le Rapport sur la restructuration facultaire ("Rapport B�langer") d�pos� en f�vrier 1995. Ces transformations seront essentiellement motiv�es par le souci de la r�ussite des �tudiants et �tudiantes de l'Universit� Laval.
Le bilan 1994-1995
Pour le recteur de l'Universit� Laval, 1994-1995 a d'abord �t� une ann�e difficile en raison des cons�quences des baisses de client�le et de l'effet combin� des compressions budg�taires. Ce fut aussi une ann�e fertile en r�alisations, dont, entre autres, un nombre record de dipl�m�s (parmi lesquels 1 249 ma�trises et 223 doctorats) et le succ�s du volet �communaut� universitaire� de la Campagne D�fi.
Enfin, de pr�ciser le recteur, ce fut une ann�e de prise de conscience et de remise en question. L'Universit� a ainsi not� le d�clin de sa client�le �tudiante. Michel Gervais a expliqu� que l'Universit� a d�cel� des faiblesses organisationnelles importantes, dont son attitude de monopole passif � l'�gard des �tudiants et des coll�ges, et celle du respect des engagements par la centralisation des pouvoirs d�cisionnels; elle a aussi pris conscience de l'omnipr�sence des r�glements et des proc�dures comme outils de r�solution des probl�mes, et la faible circulation de l'information. � cela s'est ajout�e l'obligation de pr�senter un budget 1995-1996 d�ficitaire de 8 millions de dollars. Cependant, a indiqu� le recteur, la direction de l'Universit� n'a pas �t� passive: les efforts d'int�gration des technologies de l'information et une intense op�ration de r�ing�ni�rie dans trois secteurs prioritaires se sont poursuivis. De plus, la consultation sur le Rapport B�langer a �t� men�e par le recteur lui-m�me, et la direction a entrepris une large tourn�e d'information et d'�changes sur la situation de l'Universit� Laval au sein de toutes les unit�s qui composent la communaut� universitaire.
1995-1996: une ann�e de profondes transformations Michel Gervais a indiqu� que l'urgence et l'importance des probl�mes soulev�s commandent plus que des ajustements mineurs:
elles appellent � une transformation profonde de l'Universit�. Cette transformation n'affectera pas la mission de l'Universit�, qui continue d'�tre la formation sup�rieure des personnes � travers l'enseignement et la recherche. Mais si la mission demeure la m�me, ses conditions d'accomplissement ont chang�. Aussi, tout en s'adaptant, l'Universit� voudra privil�gier des valeurs qu'on peut regrouper sous cinq th�mes: la r�ussite de l'�tudiant, la comp�tence professionnelle, la qualit� des services offerts, l'�thique et le sentiment d'appartenance.
� propos de la r�ussite de l'�tudiant, le recteur a pr�cis� que l'Universit� Laval partage le concept de la �culture de la r�ussite� que le ministre de l'�ducation du Qu�bec proposait il y a quelques mois aux universit�s qu�b�coises. Chez nous, de dire Michel Gervais, le souci de la r�ussite de ceux et celles qui sont la raison d'�tre de l'institution doit impr�gner toute l'organisation. �Si Laval peut se r�jouir d'avoir le meilleur taux de dipl�mation au Qu�bec, il y a encore place � l'am�lioration�, de dire le recteur. C'est pour cette raison que l'op�ration de r�ing�ni�rie accorde tant d'importance � l'accueil et � l'encadrement des �tudiants en premi�re ann�e du premier cycle, �tape particuli�rement critique dans le cheminement des �tudiants universitaires. En outre, d'affirmer le recteur, la r�ussite de l'�tudiant ne signifie pas seulement r�ussir dans son programme, mais aussi r�ussir � la sortie, � l'entr�e dans le march� du travail. �Nous avons actuellement le meilleur service de placement de toutes les universit�s qu�b�coises�, de poursuivre Michel Gervais, �et c'est l� un avantage comparatif dont nous entendons tirer tout le profit pour notre recrutement�.
Au plan de la gestion, le recteur a indiqu� que l'op�ration de r�ing�ni�rie a permis de d�gager les sept principes majeurs de gestion: capacit� d'agir et de r�agir rapidement;
responsabilisation et imputabilit�, �coute et travail d'�quipe, all�gement des r�gles et des proc�dures, d�centralisation, circulation efficace de l'information et enfin, �valuation r�guli�re. �L'adoption de ces principes, leur appropriation par tous les niveaux de l'organisation et la mise en oeuvre de leurs cons�quences concr�tes, a expliqu� Michel Gervais, marqueront un v�ritable virage dont il ne faut pas se cacher les difficult�s, mais dont il faut voir aussi les promesses�.
Traitant du �virage de la d�centralisation�, le recteur a indiqu� que ce virage signifiera aussi la fin du �mur � mur� et de la recherche de la sym�trie et de l'homog�n�it�. Citant le Rapport B�langer, le recteur a affirm� que la structure de l'Universit� devra au contraire accepter des asym�tries dans sa forme et son fonctionnement. D'ailleurs, au nom m�me de cette asym�trie, le recteur a annonc� que la proposition faite par le Rapport B�langer de diviser l'Universit� en quatre secteurs n'a pas �t� retenue. �La d�centralisation, a pr�cis� Michel Gervais, se fera vers des facult�s revaloris�es, et vers les d�partements.�
Sur la question de l'�valuation r�guli�re, le recteur a signal� qu'outre l'�valuation r�guli�re des programmes, l'Universit� Laval exp�rimente l'�valuation de certaines unit�s d'enseignement et de recherche, et que cette exp�rimentation s'intensifiera au cours de l'ann�e. De plus, le Conseil d'administration a adopt� une politique d'�valuation des services, dont les prochaines �valuations se conformeront � ce cadre g�n�ral. �Les contraintes budg�taires et l'�tat des finances publiques nous font une obligation de consacrer le plus de ressources possible � notre mission essentielle�, de dire Michel Gervais, qui a expliqu� que contrairement � la situation d'il y a 40 ans, les �tudiants ont maintenant un acc�s facile � toutes sortes de services � proximit� du campus, ce qui doit inciter l'Universit� � remettre en cause certaines activit�s �maison�. Abordant la situation budg�taire de l'Universit�, le recteur a rappel� qu'en 1996-1997, il faudra trouver des revenus suppl�mentaires ou des coupures de d�penses de 20 � 25 millions de dollars pour �quilibrer le budget. �Du c�t� des revenus suppl�mentaires, il y a peu d'espoir, a fait valoir Michel Gervais, puisque les droits de scolarit� sont gel�s et que de nouvelles restrictions sont annonc�es�. Il faudra donc continuer � regarder du c�t� des d�penses.
Enfin, le recteur a signal� que si l'Universit� Laval peut s'enorgueillir de la qualit� de la formation qu'elle dispense, de la cr�dibilit� de ses dipl�m�s et de la remarquable qualification de ses professeurs (de toutes les universit�s qu�b�coises, c'est l'Universit� Laval qui compte le plus haut taux de d�tenteurs de doctorats parmi ses professeurs), elle doit aussi prendre conscience des difficult�s qui s'annoncent, et de la fragilit� de ce merveilleux potentiel qu'elle repr�sente pour la formation des jeunes et des moins jeunes, pour le d�veloppement des id�es nouvelles et pour le rayonnement du Qu�bec.
�Nous sommes en droit de nous attendre que nos gouvernements continuent de consid�rer l'�ducation comme une de leurs grandes priorit�s, notamment, l'enseignement sup�rieur et la recherche�, a pr�cis� le recteur . Michel Gervais a conclu son Discours de la rentr�e en redisant sa fiert� d'accueillir les �tudiants � l'Universit� Laval, et en leur r�it�rant que �puisque les �tudes universitaires sont sans doute pour vous l'une des p�riodes les plus importantes de votre vie, nous voulons vous aider � en faire un succ�s�.
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