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28 septembre 1995 ![]() |
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ANNE-MARIE GOULET: ENTRE CIEL ET MER
Tout comme Brigitte Bardot, Anne-Marie Goulet aime les phoques. �Ce sont de beaux animaux, dit-elle, et leurs grands yeux leur donnent un air charmeur�. Mais, contrairement � Brigitte Bardot, Anne-Marie Goulet aime aussi les phoques...frits � la po�le avec des petits oignons. Elle aime �galement poser les pieds, chaque matin en se levant, sur la peau de phoque qui repose au pied de son lit. Bref, la conservation des phoques ne signifie pas la m�me chose pour les deux femmes. Dans le d�bat opposant les p�cheurs, qui accusent les phoques de d�cimer les populations de poisson, et certains groupes �cologistes oppos�s � la chasse, la jeune biologiste a choisi le parti de la neutralit� mais pas celui de l'inaction. �Je ne suis pas contre la chasse au phoque gris, mais avant de modifier les r�glements pour satisfaire les p�cheurs, il fallait en savoir plus long sur ce que ces mammif�res marins mangent vraiment.� Pas facile cependant de savoir ce que les phoques gris, qui couvrent des milliers de kilom�tres chaque ann�e et qui plongent � plus de 400 m�tres sous l'eau, se mettent sous la dent. �On peut cependant obtenir des informations indirectes sur leur alimentation en �tudiant leurs d�placements et leur comportement de plong�e et en corr�lant ces donn�es avec la r�partition des stocks de poissons � divers moments de l'ann�e�, explique-t- elle.
Pour r�aliser cette �tude, supervis�e par Cyrille Barrette, du D�partement de biologie, et Mike Hammill, de P�ches et Oc�ans Canada, Anne-Marie Goulet a eu recours � l'impressionnante artillerie �lectronique de la t�l�m�trie par satellite. Mais, il lui fallait d'abord capturer des phoques.
��a c'est du sport�, r�sume-t-elle. Apr�s trois semaines de rod�o aquatique men�es avec deux r�put�s chasseurs de phoques sur les c�tes d'Anticosti, l'�quipage est parvenu � capturer cinq femelles dans des filets de p�che et � leur fixer sur la t�te, avec de la colle, des radio-�metteurs . Au terme de sept mois de suivi par satellites ARGOS, elle dispose maintenant, pour chaque phoque, d'environ 10 000 donn�es de profondeur de plong�e et de position g�ographique.
�Contrairement � ce qu'on pourrait croire en regardant des films comme ceux de Cousteau, je passe beaucoup plus de temps devant un �cran d'ordinateur que sur la mer. Mais, c'est tout de m�me le fun d'analyser des donn�es et d'obtenir des r�sultats in�dits.�
Si elle admet que c'est le hasard qui l'a amen�e vers les phoques, elle reconna�t aussi qu'elle s'est attach�e � son sujet d'�tude. �Ma priorit� �tait d'�tudier un probl�me concret reli� � la faune du Qu�bec et, de plus, j'�tais attir�e par la mer, confesse l'�tudiante originaire du sud de Montr�al. Aujourd'hui, mon sujet me passionne et tout ce que je souhaite, c'est de trouver un emploi qui me permettra de continuer.�
JEAN HAMANN
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