2 novembre 1995 |
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SYLVIE-ROBERGE-BLANCHET: LA BONNE F�E
Lorsqu'elle �tait petite, Sylvie Roberge-Blanchet trompait sa solitude en lisant des livres, plongeant � corps perdu dans des r�cits peupl�s de personnages fantastiques qui faisaient vibrer ses cordes sensibles de fillette avide de merveilleux. �Les livres ont �norm�ment contribu� � d�velopper mon imagination�, raconte cette jeune femme qui vient de compl�ter un m�moire de ma�trise sous la direction de Charlotte Gu�rette, du D�partement de didactique.
Apr�s avoir men� une enqu�te aupr�s d'une vingtaine d'enfants �g�s de 8 et 9 ans � qui elle a propos� et lu huit contes, la chercheuse en conclut que le fait de raconter des contes aux enfants a un effet positif sur leur estime de soi ainsi que sur l'image qu'ils ont d'eux-m�mes. Elle a choisi des jeunes de 8 et 9 ans parce que l'enfant commence � prendre conscience de ce qu'il est et de ce qu'il voudrait �tre � cet �ge: �Son comportement se caract�rise par une recherche, dans le temps et l'espace, d'orientations plus profondes. Il essaie de p�n�trer sous la surface des choses. En outre, les �poques r�volues et les temps anciens le fascinent.�
Si l'enfant s'y retrouve si facilement dans le conte et qu'il s'identifie sans difficult� aux personnages, c'est que les probl�mes rencontr�s par le h�ros correspondent � ceux auxquels il peut �tre confront� dans la vraie vie. En effet, qu'il soit ha�, poursuivi, pers�cut� ou affect� d'un d�faut physique, le h�ros finit toujours par remporter la victoire aux pays des contes. �L'enfant peut donc en conclure qu'il existe toujours une solution � n'importe quelle �preuve, bref, qu'il peut toujours s'en sortir, explique Sylvie-Roberge Blanchet Et si certains personnages de conte sont tr�s bons et d'autres, tr�s m�chants, on ne conna�t pas de conte o� le m�chant triomphe.� Aux parents qui ne lisent pas de contes de f�e � leurs enfants parce qu'ils les trouvent bourr�s de st�r�otypes, la jeune femme sugg�re de tenter l'exp�rience d'une lecture, mais sans faire la morale � l'enfant: �Il faut laisser au jeune le soin de tirer ses propres conclusions.� Ayant mont� un programme d'animation du livre en mileu scolaire � l'intention des �l�ves du primaire, elle sait de quoi elle parle puisque sa t�che consiste justement � leur donner le go�t de la lecture pour qu'ils puissent ensuite voler de leurs propres ailes.
Pr�sentant les livres comme des �copains de papier�, Sylvie Roberge-Blanchet incite chaque enfant � aller faire un tour dans le monde merveilleux des livres, juste pour voir, pour qu'il ne soit jamais seul, m�me aux jours de grande d�prime. REN�E LAROCHELLE
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