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9 mars 1995  |
Communication
89,1 l'apr�s-midi
Parce qu'ils ont d�j� le feu sacr� et le go�t d'apprendre, les stagiaires b�n�voles de CKRL MF ne sont qu'� quelques milliers de dollars du bonheur total.
En ce bel apr�s-midi de f�vrier, il fait chaud - tr�s chaud m�me - dans les locaux de CKRL, situ�s au 8e �tage du 250 Grande- All�e Ouest. Car si le soleil entre � flots par les fen�tres, l'air climatis�, lui, ne fonctionne pas. Pourtant, cette atmosph�re torride ne semble pas du tout affecter le moral des membres de l'�quipe qui met la derni�re main au bulletin de nouvelles de 17 h 30. Au programme, des nouvelles � caract�re communautaire, des nouvelles r�gionales et nationales, bref, �tout ce qui peut int�resser les �tudiants et le public en g�n�ral�, d'expliquer Martin Roy, chef de la salle des nouvelles et �tudiant au baccalaur�at en communication: �Nous n'avons pas les budgets, mais nous avons les effectifs. Ici, les gens touchent � tous les aspects de l'information; recherche, montage ou lecture de nouvelles. Il n'y a pas de vedettariat: c'est un travail d'�quipe.�
Dans le cadre d'une entente avec le D�partement d'information et de communication, Louis Tremblay effectue un stage en journalisme au 89,1 MF. Il abonde dans le m�me sens que son �patron�: �Travailler � CKRL constitue une exp�rience id�ale pour qui se destine au m�tier de journaliste. Nous entrons de plain-pied dans le milieu du travail et on nous fait confiance. Je ne suis pas s�r que nous aurions cette chance � la radio priv�e.� �galement stagiaire, St�phane Hawey souligne que le fait que la station ne poss�de pas d'�quipement �high tech� n'affecte en rien la qualit� du travail, bien au contraire:
�Cela t'apprend la d�brouillardise et t'initie � la cr�ativit�. Chose certaine, les moyens r�duits dont nous disposons n'ont pas de cons�quence sur le r�sultat final, que nous voulons aussi parfait que possible.�
La radio passion
Mais il n'y a pas que des stagiaires en bonne et due forme � CKRL. Il y a aussi ceux et celles qui veulent en savoir plus long sur le fonctionnement d'une salle de nouvelles. C'est le cas de Pascale Boulay, une �tudiante en journalisme �en poste� une vingtaine d'heures par semaine: �Personne ici ne calcule son temps. En fait, on n'a pas le choix d'avoir la piq�re.� M�me son de cloche pour un autre inconditionnel de cette station fond�e en 1973, Fr�d�ric Sarrault: �Le plus int�ressant est que nous r�coltons les fruits de notre travail instantan�ment en produisant quotidiennement un bulletin de nouvelles. C'est ce qui est payant pour nous.�
B�n�voles jusqu'au bout des ongles, ces jeunes mordus de la radio consid�rent toutefois que leur t�che ne diff�re pas de celle des �vrais journalistes� de la presse �lectronique. Comme eux, ils traquent la nouvelle jusque dans les moindres recoins de l'actualit�, n'h�sitant pas � faire sauter un fait divers au profit d'un reportage jug� davantage d'int�r�t public. Au nombre des qualit�s que doit poss�der un bon journaliste figurent selon eux la tenacit�, la curiosit� et la perspicacit�. �Vivre une telle exp�rience permet de voir si on est fait pour ce m�tier�, signale quant � lui Nicolas McDuff, qui effectue une ma�trise en communication publique sur les relations entre les m�dias et le discours politique.
Toujours en collaboration avec le D�partement d'information et de communication, des �tudiants du cours �D�marche journalistique et production �crite� produisent une �mission d'affaires publiques hebdomadaire diffus�e chaque samedi, � 12h30. Revue de presse, grands reportages et entrevues avec des personnalit�s du milieu politique figurent au menu de cette �mission r�alis�e par Martin Roy. � Curieusement -et heureusement - les journalistes des autres stations de radio nous consid�rent d'�gal � �gal, � note le chef des salles de nouvelles, qui par la force de son engagement et de son int�r�t, est pass� du statut de stagiaire � celui de salari�. �Essentiellement, nous sentons que nous faisons partie de la �famille�. En fait, nous ne sommes qu'� quelques milliers de dollars du bonheur.�
REN�E LAROCHELLE
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