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3 novembre 1994 ![]() |
�DUCATION
JEAN GARON ET L'ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE
Le ministre de l'�ducation, Jean Garon, est d'avis que l'heure est venue de se questionner sur les param�tres actuels de l'enseignement universitaire, en particulier sur la place faite aux �tudiants.
Prenant la parole, vendredi, le 28 octobre, � Montr�al, devant les membres de la F�d�ration qu�b�coise des professeures et professeurs d'universit� (FQPPU), le ministre Garon s'est interrog� ouvertement sur plusieurs aspects reli�s, directement ou indirectement, au sort r�serv� aux �tudiants dans les universit�s. Ces derniers, estime Jean Garon, devraient �tre per�us un peu comme des �clients�.
Le ministre a d�plor� que les universitaires ne prennent pas suffisamment �leur place� dans les diff�rents d�bats de soci�t�. Il �value que la connaissance et l'expertise du milieu universitaire pourraient jouer un r�le �clairant dans de telles discussions, notamment celles portant sur l'�ducation.
Jean Garon juge qu'il serait opportun de v�rifier la fa�on dont les ressources financi�res attribu�es aux universit�s sont actuellement d�pens�es, notamment au chapitre de l'administration. Il veut s'assurer que l'argent est r�ellement utilis� dans l'int�r�t des �tudiants. �Est-ce qu'on est aussi efficace qu'on le pense?�, demande le ministre.
�L'impossibilit� pour les �tudiants de rencontrer suffisamment leurs professeurs est le principal grief que les �l�ves m'ont soumis�, souligne d'autre part le nouveau ministre de l'�ducation. � la lumi�re de ces fait, il se demande s'il ne serait pas pertinent de diminuer le temps consacr� par les professeurs � la recherche afin d'accro�tre leur disponibilit�.
Consultation de la FEUQ
les �tudiants veulent choisir leurs professeurs
Le temps est venu pour les administrateurs et les professeurs des universit�s qu�b�coises de faire la place qu'elle m�rite � l'excellence de l'enseignement fourni aux �tudiants plut�t que de continuer � survaloriser les activit�s de recherche.
Telle est la ferme conviction de la F�d�ration �tudiante universitaire du Qu�bec (FEUQ) qui vient d'�tre renforc�e par les r�sultats d'une consultation men�e aupr�s de ses 60 000 membres et � laquelle ont r�pondu 12 600 �tudiants au cours des trois � cinq jours allou�s.
La FEUQ a soumis � ses membres une s�rie de mesures devant �tre mises en place dans les universit�s visant � am�liorer la performance des professeurs dans leur enseignement. Ces mesures ont recueilli l'aval des �tudiants dans une proportion moyenne de 90,2 %.
Pour revaloriser l'enseignement, les �tudiants veulent dor�navant compter un repr�sentant, avec droit de vote, aux comit�s d'embauche, de promotion, d'affectation et d'�valuation des professeurs. Afin d'�viter que les professeurs qui ont la s�curit� d'emploi accomplissent leur t�che de fa�on routini�re, sans �voluer, ou encore n�gligent leur fonction d'enseignant, les �tudiants demandent que la comp�tence de tous soit �valu�e � tous les deux ans et qu'ils soient tenus de r�ussir cette �valuation.
Les �tudiants veulent que les r�sultats des �valuations de cours et des professeurs g�n�ralement effectu�es par les �tudiants soient disponibles sur demande dans les diff�rents d�partements, modules et facult�s. Les �tudiants aimeraient pouvoir s'y r�f�rer quand vient le temps de faire leur choix de cours de fa�on d'�tre en mesure de choisir ceux qui sont consid�r�s comme de bons professeurs.
Les �tudiants croient que cette pratique stimulerait les professeurs � accorder plus d'importance aux �valuations faites par les �tudiants de leur contenu de cours et de leur performance d'enseignant, ce qui entra�nerait, font-ils le pari, la qualit� de l'enseignement.
Une fois leurs �tudes compl�t�es, les �tudiants souhaitent avoir un meilleur acc�s qu'actuellement au march� du travail et croient que le gouvernement pourrait par des mesures fiscales inciter les employeurs � embaucher des finissants universitaires.
La FEUQ a rappel� qu'en 1991 la commission Smith avait not� que la quantit� de publications de recherche �tait plus importante pour la carri�re des professeurs d'universit� que l'excellence de leur enseignement.
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Vers des �tats g�n�raux de l'�ducation
Le ministre de l'�ducation, Jean Garon, a entrepris les consultations n�cessaires � la tenue des �tats g�n�raux de l'�ducation. Le 26 septembre dernier, le premier ministre Jacques Parizeau lui a donn� le mandat de moderniser l'�ducation du Qu�bec et lui a demand� de convoquer les �tats g�n�raux de l'�ducation et de faire en sorte que l'enseignement professionnel retrouve au secondaire �la grande place qui doit �tre la sienne�.Dans la m�me foul�e, le premier ministre l'a enjoint de ne taxer ni le savoir, ni l'�chec et de ne pas demander aux jeunes Qu�b�cois une effort financier suppl�mentaire, outre de l'enjoindre � r�gler le probl�me de la derni�re �cole de quartier ou de village.
�J'ai rencontr� diff�rents groupes et je leur ai demand� comment ils voient cela, pour �ventuellement arriver � une formule�, dit Jean Garon. Le ministre de l'�ducation a fait remarquer que ces �tats g�n�raux peuvent prendre diverses formes: �Il y a diverses formules et � ce moment -ci, je demande � tous les gens et � tous les groupes que je rencontre:
^^Si vous avez des id�es l�-dessus, ne vous g�nez pas. Apr�s cela, il y aura une consultation sur la m�thodologie^^. Il y aura ensuite production d'un document de base pour susciter la r�flexion et amorcer la consultation. La forme n'est pas encore d�termin�e, mais une chose est claire: ce n'est pas une consultation qui va partir d'en haut mais des besoins des gens�.
Interrog� � savoir quand se tiendront cette consultation ou ces �tats g�n�raux de l'�ducation, le ministre a r�pondu qu'il est d'avis que tout cela doit se faire au cours de l'ann�e 1995.
( Presse Canadienne )
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