Un langage universel
Cette année encore, le Programme d’accompagnement artistique «Vincent et moi» du Centre hospitalier Robert-Giffard est porteur d’espoir
La 6e exposition annuelle du Programme d’accompagnement artistique «Vincent et moi» du Centre hospitalier Robert-Giffard, Institut universitaire en santé mentale, se poursuit jusqu’au 1er octobre dans la cadre des Journées de la culture. Prenant la parole lors du vernissage regroupant cette année plus de 30 artistes et présentant une soixantaine d’oeuvres, La romancière Nelly Arcan, présidente d’honneur de l’événement, sait, en qualité d’auteure, à quel point toute démarche artistique est exigeante. «C’est un don à la fois courageux et risqué qui permet au public d’entrer en contact avec l’univers de l’artiste, mais également avec une sensibilité commune, partagée, a-t-elle rappelé. Même si ces artistes souffrent de maladie mentale, leurs oeuvres nous tiennent toujours un langage universel. Jamais elles ne se posent en rupture avec nous, bien au contraire, elles se font lien, point, miroir de notre propre humanité.» Nelly Arcan a également souligné que dans le talent des artistes et la singularité de leurs oeuvres s’offre une rare occasion d’explorer des mondes intérieurs particuliers et d’accéder à cette sensibilité qui unit, entre eux, les êtres humains.
Mireille Bourque, artiste du programme et porte-parole, a pour sa part, fait valoir l’importance de cette exposition annuelle: «Ce moment en est un très précieux pour nous tous, car il s'agit d'une rencontre entre l'art, les artistes et les membres de la communauté. Nous nous réunissons non pas à cause d'un vécu parfois difficile ou pénible, nous nous réunissons autour de l'art et de la culture. Nous soulignons ici l'apport de personnes porteuses d'espoir et qui, de par leur sensibilité et leur manière personnelle de traduire le monde en images, viennent enrichir notre culture.» Michel Gervais, directeur général du Centre hospitalier Robert-Giffard, a souligné de son côté la qualité remarquable des oeuvres exposées qui, de surcroît, s’ajoutent annuellement à la collection déjà riche de quelque 200 œuvres du centre hospitalier. Cette collection unique assure ainsi la conservation d’un patrimoine artistique exceptionnel et précieux. De plus, il a salué la persévérance du programme «Vincent et moi» qui a su donner une ampleur insoupçonnée au travail de ces artistes.
François Bertrand, fondateur et responsable du programme, a précisé que ces artistes, engagés dans un processus créatif depuis de nombreuses années, n’avaient pu, avant la venue de «Vincent et moi», poursuivre leur démarche comme ils le souhaitaient à cause des aléas de la maladie. Le concept «urbain» de l’exposition de cette année vient ici témoigner de la place réelle qu’occupent de plus en plus ces artistes dans l’univers des arts visuels et dans la communauté. Leurs œuvres fascinantes, intenses et diversifiées, tant dans le style que dans le propos, sont autant d’invitations à une rencontre où le grand public est convié.
L’exposition «Vincent et moi» est présentée jusqu’au 1er octobre, de 12 h à 17 h, du lundi au jeudi, et de 13 h à 20 h, du vendredi au dimanche, à la salle Marie-Renouard du Centre hospitalier Robert-Giffard, 2601, chemin de la Canardière, à Québec.Entrée et stationnement gratuits.
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