Le GAUL atteint son but
Le lancement de Babylone II couronne une année d’efforts pour une vingtaine de passionnés d’aérospatiale
Tout comme Lamartine dans son poème Le lac, les étudiants du Groupe aérospatial de l’Université Laval (GAUL) auraient voulu, en ce glorieux après-midi du 16 septembre, que le temps suspende son vol, question de faire durer plus longtemps celui de leur fusée Babylone II. Pour ces passionnés d’aérospatiale, la compression du temps a pris une forme bien réelle – et presque cruelle – lors du lancement: les 10 000 heures de travail investies dans la préparation de leur fusée se sont résumées en un vol de 19 secondes. Mais tout ce travail en valait la peine si on en juge par la réaction du groupe qui participait au Festival aérospatial jeunesse 2006 à la Base militaire de Valcartier. «Le lancement a été une réussite complète, estime Martin Otis, directeur du projet et étudiant au doctorat en robotique. La récupération de la fusée a été réalisée en toute sécurité et nous procédons maintenant à l’analyse des données enregistrées pendant le vol.»
Créé en 1993, le GAUL regroupe entre 15 et 20 étudiants de génie électrique, génie informatique, génie mécanique, génie physique et informatique qui unissent leurs efforts pour concevoir, lancer et récupérer une fusée qui transporte à son bord différents instruments de mesure servant à des fins expérimentales. À l’occasion, des étudiants d’administration et de communications se joignent aux étudiants de la Faculté de sciences et de génie pour veiller à certains aspects non scientifiques, mais tout aussi essentiels du projet. Jusqu’à présent, dix fusées sont sorties des ateliers du GAUL. L’engagement enthousiaste du groupe lui vaut d’ailleurs d’être finaliste dans la catégorie «Sciences et applications technologiques» au Gala Forces Avenir 2006.
Après deux années sans lancement, le GAUL a repris le collier en 2005 en s’attaquant au projet Babylone II, une fusée de trois mètres de hauteur et de 15 cm de diamètre dont les étudiants ont conçu le fuselage, le matériel électronique, les logiciels d’acquisitions et de contrôle, les parachutes et les moteurs, avec un modeste budget de 10 000$. Le lancement qui a eu lieu samedi a servi à tester certains systèmes qui seront intégrés à Ouranos, la prochaine fusée du GAUL en chantier depuis quelques mois. Certains aspects de ce nouvel engin s’inscrivent dans l’ambitieux programme PERSEUS (Projet étudiant de recherche spatiale européen universitaire et scientifique), parrainé par le Centre national d’études spatiales en Europe. «L’objectif de PERSEUS est de favoriser l’émergence de concepts et de technologies novatrices en vue de produire un lanceur hypersonique capable de transporter un petit satellite de cinq à dix kilogrammes et de le mettre en orbite à une altitude de 250 km à un coût abordable, précise Martin Otis. Ces nanosatellites pourraient effectuer des missions spécifiques de courte durée à des fins pédagogiques ou industrielles. Les premiers vols sont prévus vers 2010 et nous voulons y apporter notre contribution.»
|
|