La patinoire en folie
La Ligue universtaire d’improvisation fête ses 25 ans
Pour célébrer ses 25 ans, la Ligue universitaire d’improvisation (LUI) de l’Université Laval ne se complait pas dans la nostalgie. Bien sûr, les visages de plusieurs de ses anciens joueurs, comme Jean-Michel Anctil, François Morency, Marie-Josée Bastien, Alain Dumas et Jean-Nicolas Verreault, se retrouvent jusqu’au 22 septembre sur le murs de la salle d’exposition du pavillon Alphonse -Desjardins. Le public peut y découvrir également différentes générations de chandails, des trophées et surtout des centaines de photos et des extraits de vidéos, rassemblés pour la circonstance. Un album souvenir apporte aussi un éclairage historique sur cette période. Cependant, les moments forts des festivités demeurent les matchs. Pour l’ouverture de la nouvelle saison, le 15 septembre, d’anciens joueurs ont déjà confirmé leur présence. Les comédiens Patrick Guérard, Amélie Bernard, Antoine Vézina et Tamy Verge, seront notamment de la partie aux côtés de joueurs étoiles de la LUI, pour une rencontre qui s’annonce de haut calibre. Fin mars 2007, les improvisateurs universitaires inviteront leurs collègues de la LNI, un événement qui n’a pas eu lieu depuis quinze ans.
L’histoire de la LUI de l’Université Laval a d’ailleurs démarré dans le sillage de la célèbre Ligue Nationale d’improvisation créée en 1977 à Montréal par le comédien Robert Gravel. En 1981, Réjean Labrie, un étudiant en droit de l’Université Laval, propose à une poignée d’étudiants des exercices d’improvisation avec deux équipes devant public. Peu à peu, le jeu, calqué sur le modèle de la LNI avec sa patinoire, ses gilets sportifs, l’arbitre, les séries éliminatoires, les quatre équipes composées de six ou sept joueurs, se met en place. Le premier match officiel se déroule dans la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques Casault devant 250 spectateurs, une audience qui s’est maintenue d’ailleurs dans les mêmes chiffres au fil des ans.
Tout au long de ces années, les Trèfles, les Carreaux, les Piques et les Cœurs se disputent âprement la Coupe du valet. Plusieurs partent même en tournée en France à l’occasion des dix ans de la Ligue. L’année 1997 marque un tournant puisque la LUI déménage alors sa patinoire au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Si les joueurs ont de la difficulté à y prendre leurs marques aux débuts, ils profitent rapidement de la polyvalence de l’endroit. Au fil des ans, l’audience de la Ligue s’étend. Pour bien des amateurs d’impro, le jeu pratiqué à l’Université Laval constitue même une référence. Des tournois avec les meilleurs ligues de la province, ainsi que d’autres venues de France ou de Suisse, avec un événement OPEN annuel, permettent d’ailleurs à la LUI de se distinguer dès 2001.
«Je pense que le fait d’avoir conservé le modèle traditionnel attire le public et créé beaucoup d’attentes, car d’autres ligues ont abandonné plusieurs règles au fil du temps», remarque le joueur Bernard Lasnier, trésorier actuel de la LUI. Cet étudiant au baccalauréat en biologie, qui entame sa troisième saison d’impro, observe que l’application de certains règlements a évolué tout de même au fil du temps. Les arbitres se montreraient moins sévères sur des points de détails comme les confusions autour de l’emplacement de portes imaginaires. Par contre, certains clichés n’ont plus leur place. Des catégories comme les impros mimées ou chantées reviennent moins souvent également, au profit par exemple de prestations avec groupe musical ou de chansons avec paroles. Par ailleurs, la durée des improvisations mixtes se limite maintenant à dix minutes alors qu’autrefois elles se prolongeaient parfois du double.
La popularité de l’improvisation dans les écoles secondaires et les cégeps semble avoir amélioré la qualité du jeu pratiqué à la LUI, d’autant plus que d’anciens joueurs sont devenus entraîneurs ces dernières années. «Les jeunes arrivent avec une grande expérience, de bons réflexes et une très bonne connaissance des codes, remarque Bernard Lasnier. Ils doivent d’autant plus rester en éveil pour se renouveler.» Pour développer leur rapidité et l’esprit d’équipe, les joueurs se rencontrent d’ailleurs régulièrement en ateliers. Un souci de performance qui devrait permettre aux quatre équipes de l’Université de donner leur 110 % sur la patinoire encore de nombreuses années.
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