L'Amundsen repart pour l'Arctique
Une troisième mission scientifique et de nouveaux équipements de pointe pour le brise-glace de recherche
Mardi, le brise-glace de recherche NGCC Amundsen larguait les amarres pour sa mission automnale annuelle de trois mois dans le Haut Arctique canadien. À bord, les scientifiques de différents pays opéreront jour et nuit les équipements océanographiques les plus sophistiqués pour étudier le réchauffement spectaculaire de l'océan Arctique. Ils examineront toutes les facettes de l'écosystème, des fonds marins à la stratosphère et des virus aux baleines, dans des conditions météorologiques souvent extrêmes.
Grâce au brise-glace de la Garde côtière canadienne, adapté spécialement à la recherche, et aux collaborations internationales que l'Amundsen a permis de développer, les chercheurs disposent maintenant d'observatoires automatisés permanents dans les Eaux du Nord, la Mer de Beaufort et la Baie d'Hudson (Arctique canadien), de même que dans la Mer de Laptev (Arctique sibérien). Ces stations automatiques sous-marines ont permis entre autres de découvrir une pénétration des eaux chaudes de l'Atlantique dans le bassin Arctique via le Détroit de Fram. Additionnées au réchauffement de la base atmosphère, ces eaux tièdes contribuent à faire fondre la banquise, littéralement prise entre deux feux.
«On peut déjà faire un bilan extrêmement positif du travail effectué avec l'Amundsen. À la fin de 2006, le brise-glace de recherche aura passé 474 jours en mer à des fins de recherche depuis sa première mission en 2003, c'est bien au-delà de l'objectif initial, rappelle le recteur Michel Pigeon. Avec les enjeux associés à la navigation dans l'océan Arctique, on peut facilement entrevoir que la demande augmentera et que le l'Amundsen se fera de plus en plus rare à son port d'attache de Québec!».
Cruciales pour mesurer le rythme auquel l'Hémisphère Nord se réchauffe, les missions scientifiques de l’Amundsen se déroulent dans le cadre des activités du Réseau de centres d'excellence canadien ArcticNet, sous la direction du biologiste Louis Fortier.
Une visite du navire, le 18 août, a souligné l'achèvement de la première phase de mobilisation scientifique qui a permis d'équiper l’Amundsen de 51 systèmes et équipements majeurs. En particulier, on a pu se familiariser avec le tout nouveau Système de Positionnement Dynamique de l'Amundsen. Ce système, unique au pays, permet maintenant au navire d'atteindre et de conserver une position très précise grâce aux deux moteurs hélice ajoutés au système de propulsion du brise-glace. De plus, le véhicule sous-marin téléguidé, qui utilise le puits d'accès interne situé dans la cale de l'Amundsen, permet d'aller photographier les fonds marins et de recueillir différents spécimens ou objets.
«Grâce à l'Amundsen, le Canada est devenu un chef de file de la recherche sur l'Arctique, affirme Eliot Phillipson, président-directeur général de la Fondation canadienne pour l'innovation. La recherche multidisciplinaire rendue possible par l'Amundsen a permis au Canada d'élaborer des stratégies et des politiques efficaces touchant des enjeux cruciaux tels que les changements climatiques, l'écologie de l'Arctique et la santé des collectivités nordiques.» «Je suis heureux que le nouveau gouvernement du Canada soit partenaire de cette mission grâce à la collaboration de nos scientifiques et de la Garde côtière canadienne, a déclaré a déclaré Loyola Hearn, ministre des Pêches et des Océans.Nous sommes très engagés envers les sciences de la mer et l'Amundsen est un bon exemple de la technologie que nous pouvons utiliser pour recueillir des renseignements sur les eaux arctiques.»
L'Amundsen entreprend donc sa troisième mission scientifique annuelle depuis son inauguration en août 2003. Elle met à profit l’expertise de spécialistes des sciences naturelles, de la santé et des sciences sociales, qui évaluent les impacts du réchauffement de l'Arctique sur l'environnement, la santé et l'économie des habitants du Grand Nord canadien.
«Compte tenu des changements auparavant invraisemblables qui sont survenus dans le Nord en raison du changement climatique et de la mondialisation, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et ArcticNet ont un rôle de plus en plus important à jouer, fait valoir Suzanne Fortier, présidente du CRSNG et du Comité de direction des Réseaux de centres d'excellence du Canada, dont ArcticNet fait partie. Si on examine une carte du Nord, on constate à quel point celui-ci est vaste et important pour le Canada. En raison des changements rapides sur les plans environnemental, économique et social, il est essentiel que notre connaissance du Nord évolue au même rythme.»
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