Sur la piste des arbres remarquables
Suivez le guide pour découvrir quelques trésors arboricoles cachés du campus
Le campus abrite des arbres remarquables qui ont survécu à l'urbanisation ou qui ont été soigneusement sélectionnés et plantés pour embellir le paysage. François Grenier, jardinier au Service des immeubles, a identifié, pour votre plaisir, quelques spécimens remarquables qu'il vous invite à découvrir au fil d'une promenade d'une trentaine de minutes. Une affichette placée près de l’arbre indique les spécimens que nous vous invitons à observer.
Point de départ, la cour arrière du pavillon Moraud (l’aile la plus proche du pavillon Lemieux). Au centre de cet îlot trône un noyer de Mandchourie (1). Originaire d’Asie, cette espèce peut atteindre 20 m de hauteur. Remarquez ses fleurs qui pendent aux branches comme des chapelets qu'on y aurait accrochés. Une fraction de ces fleurs produiront des noix plus tard en saison. De là, contournez le pavillon Moraud par l’arrière et rendez-vous de l'autre côté de la rue de l'Université. Vous y verrez deux arbres au port singulier dont les branches garnissent le tronc jusqu’au sol. Il s'agit de chênes pédonculés fastigiés (2). Le feuillage de cette espèce est dit marcescent, c’est-à-dire qu’il flétrit sur l’arbre sans s’en détacher.
À une centaine de mètres à l'ouest, un harmonieux alignement de chênes à gros fruits (3) borde l'avenue du Séminaire. Ces arbres, relativement rares dans la région de Québec, produisent des glands dont l'enveloppe se termine par une frange rappelant le jute. Longez cette avenue en direction du pavillon Casault. Dans l'aire gazonnée jouxtant la rue des Arts se trouve un micocoulier occidental (4), haut de trois mètres, de forme naturellement pyramidale. Dans la région de Montréal, on utilise cette espèce pour remplacer l'orme d'Amérique, durement frappé par la maladie hollandaise. Curieusement, la Flore laurentienne lui attribue deux noms communs: bois connu et bois inconnu! Cet arbre atteint des hauteurs variant de 15 à 45, et sa longévité varie de 150 à 500 ans.
Devant le Casault, se trouve un petit parc flanqué de pommetiers "Profusion" (5). Particulièrement spectaculaire pendant la floraison, cet arbre présente un feuillage luisant, qui passe du violacé au vert bronzé au cours de l'été. De là, dirigez-vous vers la maison Roberge. Trois spécimens d’ostryer de Virginie (6) croissent dans le petit parc situé devant cette maison. La dureté du bois de cette espèce, attribuable à ses fibres ondulées, lui a valu les noms de bois dur, bois de fer ou bois à levier.
En poursuivant votre visite vers le pavillon Savard, vous découvrirez les vestiges de la pinède (7) qui couvrait ce secteur avant la construction des deux tours à la fin des années 1960. La présence de ces grands pins blancs explique en partie pourquoi le faucon émerillon niche régulièrement sur le campus. Ce petit rapace surveille ses proies à partir des édifices en hauteur de la cité universitaire et il construit son nid au sommet des pins, plaçant ainsi ses oeufs et ses petits à l'abri des prédateurs.
Rendez-vous sur la rue des Sciences de l'éducation pour y découvrir un alignement de tilleuls d'Amérique (8) d'une grande symétrie. De retour sur l'avenue du Séminaire, poursuivez votre route jusqu'au pavillon Palasis-Prince, où un chêne pédonculé (9) se dresse à quelques pas de la statue d'Hermès. Chez cette espèce, le fruit et les feuilles sont dotés d’un long pédoncule et son feuillage bruni reste accroché aux branches tout l'hiver. Empruntez ensuite la rue de la Terrasse pour déambuler sous deux alignements de majestueux ormes d'Amérique qui forment une voûte végétale au-dessus du trottoir. Cette essence fait l’objet d’un étroit suivi depuis le début des années 1980 afin de la protéger contre la maladie hollandaise de l’orme.
Continuez votre route jusqu’au pavillon Abitibi-Price. Un caryer ovale (10) pousse à proximité de la sculpture en forme de feuille. Chez les jeunes arbres de cette espèce, le pivot - la racine centrale - est aussi longue que la partie aérienne de l'arbre, ce qui leur assure un ancrage à toute épreuve.
Prochaine étape, le pavillon Marchand sur l'avenue de la Médecine. Trois spécimens de Gingko biloba (11) poussent du côté sud du pavillon. Cette espèce, dont la feuille serait dotée de propriétés médicinales, est apparue il y a environ 300 millions d’années, soit très tôt dans l'histoire des plantes, de sorte qu'elle est considérée comme un fossile vivant. Elle tire son nom français - arbre aux quarante écus ou arbre aux mille écus - de la couleur or que prennent ses feuilles à l'automne.
Plus loin, près du pavillon Pouliot, trois bouleaux pleureurs (12) d'une quarantaine d'années balancent langoureusement leurs branches pensives au gré des vents devant la murale de Jordi-Bonnet. De là, rendez-vous à l'extrémité ouest du pavillon Pouliot. Près du sentier piétonnier se trouve un énorme chêne rouge (13). Selon la Flore laurentienne, cette espèce est la seule représentante de la famille des chênes qui pousse naturellement dans la ville de Québec.
Dirigez-vous vers le centre de l'aire gazonnée située entre les deux boisés qui séparent les pavillons Lacerte et Desjardins. Du côté est, nichés dans une enceinte naturelle, sept marronniers d'Inde (14) poussent à l'abri des intempéries en bordure du boisé. Le fruit de cet arbre, appelé marron d’Inde, n’est pas comestible contrairement au fruit du châtaigner vendu commercialement sous le nom de marron. Dernier arrêt, la terrasse du Pub au pavillon Desjardins, près de laquelle vous trouverez des cerisiers à grappe, variété Shubert (15). Les feuilles de cet arbre se teintent de violet et de pourpre pendant l'été et ses petites cerises noires comestibles font les délices des oiseaux.
S'il vous reste un peu de temps et d'énergie, le dernier arbre remarquable qu'il ne faut pas manquer est l'orme d'Amérique géant (hors carte), situé devant le pavillon de l'Est, sur le chemin Sainte-Foy. Son âge exact n'est pas connu, mais selon les spécialistes, ce patriarche aurait au moins 155 ans. C'est dire qu'il existait déjà lorsque la reine Victoria a octroyé la charte qui créait l'Université Laval!
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