
De la Nature
Le philosophe a son mot à dire dans les débats sur l’environnement
Dans le débat entourant la privatisation d’une partie du parc du Mont-Orford, qui a tort et qui a raison? Du côté des opposants au projet comme de ses défenseurs, les arguments abondent, chacun tirant la couverture de son côté, convaincu de son bon droit. Étudiante au doctorat en philosophie, Claire Grino estime que le philosophe a également son mot à dire dans ce genre de discussions. «Face à un problème, le rôle du philosophe consiste à poser le plus de questions possibles afin que tout le monde soit conscient des enjeux», a –t-elle expliqué, lors du 2e colloque étudiant de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société (IHQEDS) qui a eu lieu récemment à l’Université.
Il faut dire que le thème de l’exposé de Claire Grino - la contribution de la philosophie à l’analyse du défi environnemental - tranchait nettement avec les autres sujets figurant à l’ordre du jour de ce colloque, comme par exemple la réduction et le suivi des impacts des activités agricoles et une meilleure gestion et conservation des ressources en eau. Cependant, là comme dans tous les domaines, l’apport du philosophe est important, voire nécessaire à la compréhension des choses, estime Claire Grino, puisqu’il permet en quelque sorte de reprendre l’affaire au début, de nourrir les discussions et d’élever le débat au-dessus de la mêlée.
Dans le cas du Parc du Mont-Orford, s’interroge Claire Grino, qu’est-ce qui motive les deux parties à se battre pour leur cause? Les deux groupes parlent de développement durable mais il semble bien que leur définition du concept soit différente. Qui et que veut-on protéger au juste? Dans quelle société voulons-nous vivre? Comment se conduire à l’égard de la nature? La liste des questions qu’un philosophe se pose pour éclaircir la situation pourrait s’allonger, tant son discours vise à élargir le débat.
«En philosophie, tout est remis en cause, affirme Claire Grino. On a parfois l’impression de faire un pas en arrière mais c’est pour que tout soit plus clair. La philosophie permet de prendre du recul, d’aller voir ce qui se cache derrière les mots et les actions. En fait, le philosophe est un spécialiste du Bien et du Mal qui propose des grilles d’interprétation. Démasquant les faux argumentaires, il souhaite que l’être humain ne cesse de s’interroger sur ses motivations et ses acte

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