L'économie du savoir bien implantée
à Québec
L'Université Laval a contribué
fortement à cette poussée qui vient de faire l'objet
d'une étude approfondie par des étudiants du Laboratoire
d'aménagement et de développement
Pour améliorer la compétitivité de ses
entreprises, le Parc technologique du Québec métropolitain
(PTQM) devrait, entre autres, implanter un centre de recherche
appliquée et de transferts technologiques par secteur
d'activité, diversifier les moyens de financement de la
recherche-développement, et améliorer la transition
entre la phase de développement et la phase d'expansion
des entreprises. Ces recommandations ont été faites
le vendredi 28 avril à l'École d'architecture,
lors de la présentation des résultats finaux de
travaux de recherche réalisés aux sessions d'automne
et d'hiver par vingt-cinq étudiantes et étudiants
inscrits au Laboratoire d'aménagement et de développement.
Cette année, six projets de recherche ont été
menés sur la nouvelle ville de Québec dans le cadre
de cette activité de formation pratique de niveau maîtrise
de six crédits de l'École supérieure d'aménagement
du territoire et de développement régional (ÉSAD).
Deux projets étaient axés sur le développement
d'une économie du savoir. Le second projet de cette thématique
portait sur le Centre national des nouvelles technologies de
Québec (CNNTQ). Les jeunes chercheurs recommandent au
Centre notamment de stimuler le réseautage de proximité
et la création de liens d'affaires à l'intérieur
du quartier Saint-Roch, d'établir des relations entre
les institutions d'enseignement et les entrepreneurs, et d'informer
les entreprises des programmes d'aide à la commercialisation
et à l'exportation.
"Avec les années, une économie du savoir
s'est solidement implantée dans la région de Québec
et on voit difficilement comment elle pourrait disparaître,
ce qui ne signifie pas, par contre, qu'elle n'a plus besoin d'être
supportée et consolidée", souligne le professeur
Mario Carrier, directeur de l'ÉSAD et superviseur des
deux projets sur l'économie du savoir. Selon lui, ce type
d'économie est très actuel en termes de diversification
économique pour une région comme Québec.
"Le Parc et le CNNTQ sont deux pôles en assez bonne
santé qui emploient chacun quelques milliers de travailleurs,
ajoute-t-il. La plupart des entreprises visitées par les
étudiants sont en croissance. Et elles oeuvrent dans des
secteurs d'avenir à fort potentiel d'exportation."
Un parc technologique digne de ce nom
Gilles Gagnon, Jeanot Guay-Fleurent, Daniel Leclerc et David
Poirier se sont penchés sur le Parc technologique. Cet
organisme a vu le jour en 1988, entre autres grâce aux
efforts de l'ancien recteur de l'Université Laval, Jean-Guy
Paquet. Par la suite, des liens étroits se sont tissés
entre Laval et le PTQM. Le Parc héberge 90 entreprises
et organismes qui emploient plus de 3 000 personnes. Les principaux
secteurs d'activité sont l'optique-photonique, les biotechnologies
et les nouveaux matériaux. À partir d'un échantillon
de 24 entreprises, les étudiants ont constaté notamment
qu'une majorité d'entre elles ont été créées
depuis 1990 et que 20 avaient un chiffre d'affaires inférieur
à 5 millions de dollars en 2004. En outre, 84 % des dirigeants
sont âgés entre 40 et 59 ans et la moitié
ont un niveau de scolarité universitaire de cycle supérieur.
On a également observé que la moitié des
entreprises étudiées ont moins de 20 employés,
que 16 d'entre elles ont des activités de recherche-développement,
que le tiers consacrent plus de 40 % de leur chiffre d'affaires
à la R et D, et que le manque de ressources financières
et le manque de main-d'uvre qualifiée constituent les
principaux facteurs qui ralentissent l'innovation dans ces entreprises.
Enfin, 15 de ces sociétés ont des liens avec les
centres de recherche ou les institutions. Et que les marchés
d'importance de ces compagnies se trouvent pour près des
trois quarts à l'extérieur du Québec.
"Le secteur de l'optique-photonique connaît la croissance
la plus intéressante parce qu'on a mis en place la structure
idéale pour la performance de la technologie de pointe,
indique Mario Carrier. On a un bon noyau de recherche fondamentale
à l'Université Laval. Et l'Institut national d'optique,
dans le Parc, constitue un très bon lien entre l'Université
et le secteur manufacturier. À l'extérieur du Parc,
plusieurs entreprises du secteur en profitent."
Un quartier tourné vers le futur
L'équipe formée d'Isabelle Huard, Kathy Lévesque,
Mathieu Roy et Marylène Thibault s'est penchée
sur le CNNTQ. Le Centre a vu le jour au début des années
2000 suite au développement d'un pôle du multimédia
et des technologies de l'information dans le quartier Saint-Roch.
L'échantillon étudié comprenait 40 des 73
entreprises recensées à l'intérieur du périmètre
du CNNTQ. Les entreprises étudiées emploient plus
de 3 000 personnes. Elles ont choisi le quartier Saint-Roch principalement
pour les avantages fiscaux et la qualité des installations.
Un peu plus du tiers exportent leur production. Ces sociétés
consacrent un peu plus du cinquième de leur chiffre d'affaires
à la R et D. La main-d'uvre constitue le principal facteur
ayant une influence sur la capacité des entreprises à
innover. En moyenne, les entreprises de l'échantillon
entretiennent deux fois plus de liens avec leurs clients, concurrents,
fournisseurs et sous-traitants qu'avec les institutions d'enseignement
et les centres de recherche. Enfin, 80 % des sociétés
fortement exportatrices n'entretiennent aucun lien avec les établissements
de leur secteur d'activité.
"Une partie de ces caractéristiques diffèrent
de celles du Parc technologique, explique Mario Carrier. Par
exemple, l'effort en R et D est moins considérable au
CNNTQ sans doute parce qu'en multimédia et en technologies
de l'information, la recherche-développement relève
plus souvent de l'amélioration de ce qui existe déjà.
Aussi, probablement, parce qu'il n'y a pas dans la région
d'infrastructure de recherche suffisamment développée
dans ces secteurs pour venir supporter les entreprises."
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