
Le poids des mots, le choc des kilos
Des spécialistes en kinésiologie
participent à la rédaction d'un avis de Kino-Québec
sur l'exercice et l'embonpoint
Jusqu'à preuve du contraire, accroître l'activité
physique est la seule manière d'augmenter la dépense
énergétique sur laquelle un individu peut exercer
un contrôle volontaire. Du coup, l'exercice s'impose comme
l'une des deux seules grandes variables - l'autre étant
l'apport énergétique - qui entrent en jeu dans
l'équation du contrôle du poids. Voilà l'un
des principaux constats posés par le comité scientifique
de Kino-Québec dans son avis sur "L'activité
physique et le contrôle du poids" qui vient d'être
produit par un groupe d'experts, sous la supervision d'Angelo
Tremblay, professeur à la Faculté de médecine
et spécialiste du métabolisme énergétique.
Cet avis, destiné aux éducateurs physiques, kinésiologues,
professionnels de la santé, mais aussi à tout citoyen
préoccupé par la question du contrôle du
poids, ne bouleversera pas les idées reçues, convient
d'emblée le professeur Tremblay. "Ce n'est pas un
document politique qui revendique d'importants changements, mais
plutôt une synthèse des grandes études réalisées
sur la question de l'activité physique et du poids",
précise-t-il.
Si Kino-Québec - un organisme qui fait la promotion de
l'activité physique dans le but de contribuer au mieux-être
de la population québécoise - a choisi d'émettre
un avis sur le sujet, c'est qu'il juge que le surplus de poids
est devenu une question très préoccupante en santé
publique. De 1985 à 2000, le nombre de décès
attribuables à l'obésité est passé
de 2 514 à 4 321 au Canada. On estime maintenant que plus
de 10 % des décès prématurés chez
les adultes de 20 à 64 ans en résulte. Près
de 60 % des adultes canadiens trimbalent un surplus de poids
et la situation des jeunes laisse présager que le pire
est à venir.
Au terme de l'analyse de plusieurs centaines d'études,
le comité scientifique réaffirme l'importance de
la pratique régulière de l'activité physique
dans le contrôle du poids. Les diètes hypocaloriques
employées seules ne donnent pas les résultats escomptés
dans 95 % des cas, rappellent les experts. La perte de poids
est plus efficace et plus durable lorsque les modifications au
régime alimentaire sont accompagnées par la pratique
régulière d'activités physiques.
Angelo Tremblay et Guy Thibault, conseiller en recherche chez
Kino-Québec, présenteront les grandes lignes de
cet avis lors d'une conférence publique qui aura lieu
le samedi 6 mai, à 14 h, dans le cadre du congrès
annuel de la Fédération des kinésiologues
du Québec. L'événement se déroulera
au campus Notre-Dame-de-Foy à Saint-Augustin (coût:
10 $, réservation requise au (514) 343-2471 ou info@kinesiologue.com).
L'avis sera bientôt disponible sur le site Web de Kino-Québec
à www.kino-quebec.qc.ca.
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