Nouvelle piste contre le diabète
La protéine SHP-1 pourrait servir de
cible thérapeutique, avancent des chercheurs de la Faculté
de médecine
Une équipe canado-américaine, dirigée
par le professeur André Marette de la Faculté de
médecine, vient de mettre en lumière le rôle
insoupçonné d'une protéine dans le contrôle
du glucose sanguin. Cette protéine, nommée SHP-1,
pourrait constituer une nouvelle cible thérapeutique contre
le diabète de type 2, annoncent les chercheurs dans le
numéro de mai de la revue scientifique Nature Medicine.
Les chercheurs connaissaient déjà la protéine
SHP-1 pour son rôle régulateur dans le système
immunitaire. Par contre, personne n'avait encore pris la peine
de vérifier si cette protéine était impliquée
dans la régulation du métabolisme. C'est ce qu'ont
fait Marie-Julie Dubois, Sébastien Bergeron, Luce Dombrowski,
Mylène Perreault, Robert Faure et André Marette,
du Centre de recherche du CHUL, et huit autres chercheurs canadiens
et américains, grâce à des lignées
de souris mutantes ou génétiquement modifiées
produisant peu ou pas de SHP-1. "Nos résultats indiquent
que ces souris sont extrêmement sensibles à l'insuline
et, conséquemment, elles sont très efficaces pour
métaboliser le glucose au niveau du foie et des muscles",
signale André Marette. De plus, les chercheurs ont mis
en évidence que SHP-1 inhibe la dégradation de
l'insuline par le foie. "Ceci pourrait expliquer l'augmentation
des concentrations d'insuline dans certains désordres
métaboliques associés à l'obésité",
indique le chercheur.
Ces résultats laissent entrevoir une nouvelle approche
dans la lutte contre le diabète. "En inhibant l'activité
de SHP-1, il serait peut-être possible de rétablir
un meilleur contrôle du glucose sanguin, avance le professeur
Marette. La difficulté, précise-t-il toutefois,
est d'y parvenir sans pour autant bloquer le rôle essentiel
joué par cette protéine dans le système
immunitaire." La protéine SHP-1 est présente
chez l'humain, mais son rôle dans la régulation
du métabolisme du glucose et dans le développement
du diabète type 2 reste à être démontré.
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