
Mon nom est personne
La quarantaine de participants qui se sont
mis dans la peau de réfugiés, le 7 avril, ont trouvé
l'expérience difficile mais gratifiante
Le 7 avril, une quarantaine d'étudiantes et d'étudiants
ont vécu une expérience qu'ils ne sont pas près
d'oublier. Durant 24 heures, du samedi midi au dimanche, ils
ont en effet connu ce à quoi peut ressembler la vie d'une
personne dans un camp de réfugiés, installé
près du pavillon Charles-Bonenfant, dans le cadre de l'événement
"Sur la piste des réfugiés". Au cours
de ces 24 heures, seules quatre personnes auront brandi leur
carton rouge, signe qu'elles souhaitaient mettre fin à
l'expérience. Si l'épreuve avait duré plus
longtemps, la moitié des personnes ont affirmé
qu'elles auraient abandonné, tant les conditions de vie
étaient difficiles dans les tentes, explique l'une des
responsables de l'événement, Murielle Pallarès.
"Tout le monde est entré facilement dans la peau
de son personnage, raconte cette dernière, qui a recueilli
les commentaires à chaud des réfugiés fictifs.
Toutes les personnes avaient leur propre histoire et détenaient
un passeport qu'elles se sont d'ailleurs fait rapidement confisquer.
Les gens n'avaient plus d'identité, à l'instar
des millions de réfugiés qu'il y a dans le monde.
Ils ne devaient compter que sur eux-mêmes pour s'en sortir."
Au menu de ce 24 heures figurait le quotidien du réfugié
qui se résume en quelques mots: la peur, le doute, la
fatigue, le froid, la faim, l'inconfort, avec pour toute pitance,
du riz, des pois chiches et de l'eau. Les couvertures étant
rares, les réfugiés ont dû se serrer les
uns contre les autres afin de ne pas trop souffrir du froid.
Du coup, une grand sentiment d'entraide s'est développé,
révèle l'étudiante en relations internationales.
Conscientiser le public
"Les participants savent que dans la vraie vie, les
réfugiés ne coopèrent pas nécessairement
entre eux pour assurer le bien-être de chacun, dit Murielle
Pallarès. En effet, les camps sont la plupart du temps
conçus pour accueillir temporairement les personnes. Mais
lorsque les crises se prolongent, ces camps deviennent des installations
permanentes abritant à 70 % des femmes et des enfants."
Interrogée sur la pertinence de la tenue d'un événement
tel que "Sur la piste des réfugiés",
Murielle Pallarès souligne qu'il vise avant tout à
conscientiser le public à la situation de ces personnes
qui n'ont plus rien au monde et dont la plupart ressortent de
cette expérience profondément meurtries. "Il
ne faut pas oublier que des dizaines de réfugiés
vivent sur le campus et à Québec, souligne-t-elle.
Cela permet de mieux comprendre ce qu'ils ont vécu et
ce que vivent les réfugiés à travers le
monde."
Rappelons que le projet a été mis sur pied l'an
dernier par une équipe de six étudiants à
la maîtrise en études internationales. Finaliste
dans la catégorie Entraide, paix et justice du Gala Forces
Avenir 2005, le groupe responsable de "Sur la piste des
réfugiés" a remporté le grand prix
"Projet Avenir par Excellence" en septembre.

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