
Passion pour le temps présent Des étudiants et un professeur de la Faculté de musique ont activement collaboré à la réalisation d'un album-concept sur la dernière montée à Jérusalem L'histoire de la naissance de l'album Jésus le Messie, la dernière montée à Jérusalem ressemble presque à un récit biblique. En 1989, le prêtre Denis Veilleux visite l'église des Nations, située dans le jardin des Oliviers à Jérusalem, là où Jésus aurait passé sa dernière nuit en compagnie de ses disciples. Le fondateur de la station religieuse Radio Galilée se fait alors interpeller par un gardien. "Faites connaître ce qui s'est passé ici", lui demande-t-il par trois fois en italien. Musicien dans l'âme et compositeur à ses heures, l'homme d'église s'empresse de répondre à cette demande inattendue et laisse mûrir l'oeuvre quelques années. Cet été, le projet s'est précisé. Denis Veilleux et Gabriel Hamel, professeur à la Faculté de musique, ont travaillé de concert sur la réalisation et les arrangements musicaux de l'album, né finalement quelques jours avant Pâques.
La production se compose d'une série de chansons évoquant la Passion ainsi que de pièces instrumentales qui reconstituent le drame autour de la mise à mort de Jésus. Des étudiants prêtent donc leur voix aux personnages principaux de cette histoire, qu'il s'agisse de Pierre, Marie-Madeleine ou le choeur. "C'est important pour des étudiants de participer à un album professionnel et de disposer d'une carte de visite sonore, souligne Gabriel Hamel. Nous avons tout réalisé nous-mêmes dans le studio de la Faculté de musique, et les chanteurs ont pu travailler le phrasé des chansons, les textures et surtout la façon de communiquer l'émotion."
"Généralement, on apprend surtout en écoutant d'autres interprètes, alors qu'avec ce projet nous avons eu la chance de donner notre propre couleur au texte, de créer le master", renchérit Jérôme Couture. L'étudiant en musique interprète l'enfant prodigue et le bon larron, le compagnon d'infortune de Jésus sur la croix. Intarissable sur l'histoire de la Passion, Denis Veilleux, le compositeur de Jésus le Messie, refuse de se complaire dans la tristesse de ce drame et a donc demandé à Gabriel Hamel des arrangements musicaux en ce sens. À ses yeux, en effet, même si les textes des chansons sont chargés d'émotion, ce n'est pas la douleur qui compte, mais plutôt l'humanité qui s'en dégage. "Le monde moderne n'a pas vraiment changé depuis l'époque de la Passion: il est toujours fait de trahisons, de solitude, affirme le prêtre. Je crois que plus que jamais on a besoin de se faire dire que Dieu est amour."
L'album-concept pourrait être défini comme un produit musical de variétés tirant même sur la pop pour certaines chansons. "C'est une musique populaire, accessible, précise Gabriel Hamel. J'ai utilisé plusieurs bandes musicales enregistrées pour réduire les coûts de production, en privilégiant le mode mineur afin de lui donner une touche orientale." Tiré à 2 000 exemplaires, Jésus le Messie devrait être facilement disponible puisque sa commercialisation relève de la plus importante maison de distribution à caractère religieux, Novalis. 
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