«Un budget décevant et inquiétant»
Le Québec ne réinvestit pas
dans ses universités
Les chefs d'établissement universitaire ont accueilli
avec déception et inquiétude le budget qu'a présenté
la semaine dernière le ministre des Finances du Québec,
qui ne comporte aucun réinvestissement dans les universités.
"La déception est d'autant plus vive que les attentes
sont grandes, connues, bien documentées et largement partagées",
a déclaré Roch Denis, président de la Conférence
des recteurs et des principaux des universités du Québec
(CREPUQ) et recteur de l'UQAM. "Inquiétude aussi
parce que l'absence de réinvestissement signifie le début
d'une spirale déficitaire désastreuse pour la santé
de notre système universitaire et la qualité de
la formation. Pendant ce temps, nos voisins et concurrents continuent,
eux, d'investir dans leurs universités."
La CREPUQ remarque par ailleurs que les coûts de système
seraient couverts, ce qui aurait pour effet de maintenir la base
budgétaire à son niveau actuel, mais dit attendre
la publication des règles budgétaires du Ministère
pour en avoir la confirmation. Le budget comporte aussi des sommes
à préciser pour la valorisation de la recherche
universitaire. Cependant, on constate que les Fonds de recherche
du Québec voient leur budget stagner au moment où
les besoins sont croissants et leur mission plus importante que
jamais. L'attention doit être maintenue sur les pourparlers
qui se poursuivent entre les deux ordres de gouvernement sur
les transferts au titre de l'enseignement postsecondaire. La
CREPUQ réitère son appui à l'action du gouvernement
à ce chapitre, mais il demeure clair qu'il doit y avoir
réinvestissement dans les universités. Il s'agit
là du seul espoir de voir la situation se redresser à
court terme. Le temps presse, et c'est dès l'exercice
2006-2007 que l'enjeu doit aboutir et donner des résultats
concrets.
"Il faut voir, au-delà des chiffres, que ce qui est
fondamentalement en cause, c'est la qualité de l'enseignement
et de la recherche universitaires, la capacité de nos
universités de se mesurer à celles des sociétés
voisines et, ultimement, d'offrir au Québec les moyens
dont il a un pressant besoin pour faire sa place au sein de l'économie
de savoir. S'il n'y a pas, rapidement, changement de cap, c'est
l'avenir des nouvelles générations que nous sacrifions",
rappelle le président de la CREPUQ.
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