La prime de l'urne
Guillaume Boivin a fait le tour du Québec
comme membre de la Commission spéciale sur la Loi électorale
Détenteur d'un baccalauréat en histoire, Guillaume
Boivin termine actuellement sa maîtrise en science politique.
S'intéressant à la politique depuis sa prime adolescence,
membre actif du nouveau parti politique souverainiste de gauche
Québec solidaire, Guillaume Boivin n'a pas hésité
une seconde à poser sa candidature lorsqu'il a su, en
septembre, que l'Assemblée nationale souhaitait mettre
sur pied un comité citoyen, dans le cadre de la Commission
spéciale sur la Loi électorale créée
au début de l'été. Le hasard a voulu qu'il
soit choisi parmi les quelque 2 300 personnes ayant manifesté
leur intérêt à faire partie de ce comité.
Avec les sept autres membres composant ce comité, Guillaume
Boivin a effectué une tournée de consultations
à travers 16 villes du Québec. But de l'opération:
prendre le pouls de la population quant au projet de réforme
du système électoral et faire des recommandations
aux responsables de l'avant-projet de loi.
"Ce qui est certain, c'est que les gens veulent un changement,
affirme Guillaume Boivin. Le mode de scrutin majoritaire à
un tour qui nous a été imposé par les colonies
britanniques en 1791 ne correspond plus à la réalité.
Il y a des lustres que la carte électorale du Québec
n'a pas été révisée, avec le résultat
que les partis qui recueillent le pourcentage de votes le plus
élevé ne sont pas toujours ceux qui obtiennent
le plus grand nombre de sièges. Un des objectifs poursuivis
par le nouveau mode de scrutin est justement la correction des
distorsions entre les votes recueillis par chaque parti et leur
représentation à l'Assemblée nationale."
Apprendre en écoutant
L'avant-projet de loi remplaçant la Loi électorale
propose la mise en place d'un mode de scrutin proportionnel mixte.
Au lieu des 125 comptés actuels, la carte électorale
comprendrait 77 circonscriptions et environ 25 districts. Ces
nouvelles circonscriptions seraient établies sur la base
du nombre de personnes y résidant et non plus sur celle
du nombre d'électeurs inscrits sur la liste électorale
permanente. "Les gens vivant dans des comtés peu
peuplés se montrent réfractaires à cet aspect
de la réforme qui viendrait, selon eux, abaisser leur
poids politique, constate Guillaume Boivin. Par exemple, dans
un immense comté comme celui de Duplessis où ils
sont peu nombreux, les électeurs s'opposent à ce
que le facteur démographique soit le seul à compter
dans la balance."
Au-delà des préoccupations reliées au changement
de mode scrutin, Guillaume Boivin souligne que les personnes
vivant dans des régions comme l'Abitibi-Témiscamingue
ou la Côte-Nord se sentent coupées du reste du Québec
et ont l'impression très nette de ne pas participer aux
décisions politiques les concernant. Pour cette raison,
avoir accès à leur député est très
important, beaucoup plus que pour les individus vivant en milieu
urbain. "On apprend énormément en écoutant
des gens qui n'ont pas souvent l'occasion de faire valoir leur
points de vue comme citoyens, dit Guillaume Boivin. Je souhaite
de tout cur que ce genre d'expérience s'ouvre sur une
plus grande participation des citoyens aux grands débats
de notre société."
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