Les médiums sont le message
Des étudiants de l'École
des arts visuels vont afficher la diversité de leurs démarches
au pavillon Alphonse-Desjardins
De la gravure, de la sculpture, de la peinture, de l'estampe
numérique, de la photographie, voilà le genre d'oeuvres
qu'une quinzaine d'étudiants et d'étudiantes de
l'École des arts visuels ont envie de faire découvrir
au public à la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins
du 13 au 24 février. L'exposition ne comporte pas de
thème commun de création. Simplement intitulée
"Les", elle se veut ouverte à la diversité
artistique. "Nous sommes loin du campus, soutient Stéphanie
Matte, une des organisatrices de l'exposition, et nous avons
eu envie de montrer un bon échantillon de ce que nous
produisons en arts plastiques et en design graphique."
Les visiteurs constateront ainsi facilement que certains étudiants
passent de longues heures en atelier à travailler avec
minutie sur leurs productions. En témoignent les nombreuses
gravures de quelques centimètres d'Annie Désilets
qui s'étalent en plusieurs bandes sur un des murs de la
salle. L'étudiante en arts plastiques a profité
de sa création autour de motifs floraux ou organiques
pour tester plusieurs techniques de gravures et de transferts.
Même souci du détail chez Sophie Caron et son estampe
numérique réalisée sur ordinateur d'après
un dessin. "Je m'intéresse à la façon
dont on complexifie l'image en superposant les formes, et à
la relation d'opacité qu'elles entretiennent les unes
avec les autres", précise-t-elle.
Nouveaux alliages
Les rapports avec la matière inspirent aussi plusieurs
étudiants, qu'il s'agisse du verre, du métal, ou
de la laine minérale comme dans le cas de cette sculpture
abstraite de Cynthia Coulombe-Bégin pendant du plafond.
Véra Van Hoven s'intéresse pour sa part à
la fusion entre matériaux et elle présente une
sculpture où le vitrail et le fer s'amalgament dans une
forme commune. À quelques pas de là, Guillaume
Tardif provoque lui aussi des alliances inattendues avec son
jardin nouveau genre. Du métal trouvé se transforme
ainsi en rebords et sculptures agrémentés de gazon
fraîchement poussé.
La peinture se taille également une place importante dans
l'exposition. Foisonnement de couleurs jaillissant d'un support
sur bois pour Guillaume Clermont, étudiant en deuxième
année au baccalauréat en arts plastiques, elle
se fait aussi figurative et légèrement inquiétante
sous le pinceau de Marie-Christine Mathieu. Ses six autoportraits
sur toile disposés les uns à côté
des autres semblent capter les derniers instants d'une noyée.
"J'ai pris une série de photos en plongeant la tête
sous l'eau dans mon bain, car cela me procure une sensation de
sécurité, explique la jeune fille. Puis j'ai peint
d'après les clichés en jouant sur l'ambiguïté
entre la sérénité apparente du personnage
et le malaise de savoir s'il s'agit ou non d'une noyade."
Le portrait de Bambi sur fond rose de Marie-Ève Vignola
joue aussi la carte du paradoxe. Il s'intitule tout simplement:
"J'me rappelle juste que sa mère meurt."
L'exposition "Les" est présentée à
la salle d'exposition du pavillon Alphonse-Desjardins, du 13
au 24 février, de 9 h à 17 h, du lundi au vendredi.
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