Pas de hausse du jeu pathologique
près du Casino du Lac Leamy
Le pourcentage de joueurs pathologiques n'a
pas augmenté dans les cinq années qui ont suivi
l'ouverture du casino.
L'ouverture du Casino du Lac Leamy a fait augmenter la fréquence
de participation aux jeux de casino pour les résidents
de cette région, de même que la moyenne du plus
gros montant d'argent perdu en une seule journée, mais
n'a pas fait augmenter le pourcentage de joueurs pathologiques.
Voilà les principales conclusions d'une étude menée
par des chercheurs de l'École de psychologie de l'Université
Laval.
Le professeur Robert Ladouceur et l'étudiant-chercheur
au doctorat Christian Jacques, rattachés au Centre québécois
d'excellence et de prévention pour le traitement du jeu,
ont suivi un groupe de 810 personnes habitant la région
de Gatineau avant l'ouverture du Casino du Lac Leamy, et 1, 3
et 5 ans après son ouverture. Ils ont en outre comparé
leurs résultats à ceux d'un groupe de résidents
de la région de Québec.
Les principaux résultats de cette étude sont
les suivants :
- La fréquence de participation aux jeux de casino
des gens de Gatineau accuse une augmentation un an après
l'ouverture du casino, mais cette fréquence diminue 3
et 5 ans après l'ouverture du casino;
- Cinq ans après l'ouverture du casino, la fréquence
de participation aux jeux de casino est supérieure à
celle qu'elle était avant son implantation;
- La moyenne du plus gros montant d'argent perdu en une seule
journée au jeu augmente un an après l'ouverture
du casino, mais diminue lors de l'évaluation effectuée
à 3 et 5 ans. Cette moyenne demeure supérieure
à ce qu'elle était avant l'ouverture du Casino;
- Le pourcentage de joueurs pathologiques n'a pas augmenté
à la suite de l'ouverture du casino soit à 1, 3
et 5 ans.
"Ces résultats vont dans le même sens que
ceux d'une autre étude de prévalence du jeu pathologique
menée au Québec à laquelle nous avons collaboré.
Ils démontrent que le pourcentage de joueurs pathologiques
n'est pas en relation avec la proximité géographique
d'un casino. Ces résultats devraient alimenter les discussions
actuelles au sujet du déménagement possible du
Casino de Montréal " conclut M. Ladouceur.
Les jeux de hasard et d'argent prolifèrent dans la
plupart des sociétés industrialisées, en
Amérique du nord, en Europe et en Asie. Il en est de même
au Québec. Dans la plupart des juridictions qui offrent
des jeux, environ 80 % des adultes se sont adonnés à
ces jeux au cours de la dernière année. Le pourcentage
de joueurs pathologiques se situe autour de 1 % . Au Québec,
il est de 0,8 %.
Le Centre québécois d'excellence pour la prévention
et le traitement du jeu est une unité de recherche et
de formation continue de l'École de psychologie de l'Université
Laval. Il est dirigé par le professeur Robert Ladouceur,
pionnier dans le domaine du jeu pathologique et une autorité
reconnue à l'échelle internationale. Le groupe
dirigé par M. Ladouceur a notamment mis au point un traitement
très efficace pour les joueurs pathologiques, qui est
maintenant utilisé dans plusieurs pays. M. Ladouceur a
reçu en 2003 le Senior Research Award remis par
l'École de médecine de l'Université Harvard
à titre de chercheur international s'étant le plus
distingué dans le domaine de la recherche sur le jeu.
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