
Life in an Hourglass Jael Boutet, étudiant en ergothérapie, lance son premier disque À l'âge de 13 ans, Jael Boutet a déménagé à Oshawa en Ontario pour suivre ses parents qui y avaient trouvé un emploi. À la cafétéria de son école où il dînait tous les midis, ce natif de Trois-Rivières ne se mêlait pas aux autres, préférant rester à l'écart des conversations, bien à l'abri dans son monde intérieur. Son immersion dans le monde anglophone ayant duré cinq ans, la musique est devenue pour lui un refuge, en même temps qu'une seconde langue, si on peut dire. En effet, cet étudiant de première année en ergothérapie à l'Université vient de lancer un disque qui témoigne de ses années d'introspection dans un milieu étranger qu'il a fini par apprivoiser et aimer. Intitulé Life in an Hourglass, littéralement "la vie dans un sablier", l'album se compose de chansons entièrement écrites en anglais, l'auteur-compositeur-interprète ayant trouvé dans la langue de Shakespeare le moyen par excellence d'exprimer ses doutes, ses aspirations et sa vision du monde.
"Je n'ai jamais été trop porté vers la musique francophone, souligne Jael Boutet qui, tant qu'à y être, a choisi comme nom d'artiste Jael Bird. Tout se passe comme si les mots me venaient plus naturellement en anglais. C'est comme ça et je n'y peux rien." Au fil de ses études secondaires, Jael a appris à jouer de la guitare de façon autodidacte, avant de faire un diplôme d'études collégiales en musique et, en bout de ligne, de se tourner vers les sciences de la santé. "Je suis attiré par tout ce qui touche l'aide qu'on peut apporter aux gens, explique-t-il. C'est peut-être parce que je me sens parfois impuissant face à l'avenir de la planète." Par-dessus tout, Jael Boutet se dit révolté par l'industrie de la publicité "qui tient les gens en otage et les empêche de penser", ainsi que par le contrôle qu'exercent les entreprises sur les gouvernements. Pourtant, c'est surtout d'amour, de foi en Dieu et de passion dont il est question dans ce premier album où apparaît sur la pochette un visage d'enfant, les yeux écarquillés.
Choisies avec soin parmi la trentaine de compositions écrites depuis 1999, les huit chansons qui figurent sur le disque reflètent les préoccupations de son auteur. Il y a le Bien et le Mal (God please tell us which side are you on? I hope it is not on that of those with the big guns), la nostalgie du paradis perdu de l'enfance (Get me out of my home, get me out of my hole. Just need simple things. I am only a child), la solitude (I can't sleep, afraid of what's in my dreams. I can't breathe, so many things are stopping me). Dans tous les cas, Jael Boutel accorde la priorité au texte et souhaite que le message soit clair. En espérant que ce premier disque le fasse connaître du public, le jeune homme rêve déjà à un 2e album et ne cache pas ses aspirations de vivre de la chanson un jour. Déjà, les commentaires élogieux qu'il a recueillis lui font croire qu'il est sur la bonne voie, plus à l'aise que jamais dans une langue qui lui aura donné du fil à retordre en même temps qu'elle l'aura mis au monde.
On peut se procurer Life in Hourglass chez Sillons, avenue Cartier, au coût de 13,95 $. 
| |