
Banc d'essai
Les étudiantes et étudiants en
arts plastiques nous font partager leurs élans de création
et d'audace
Comment amorce-t-on la personnalisation de la démarche
artistique? Comme trouve-t-on ce filon qui va transformer la
matière en art, l'inanimé en oeuvre dotée
de présence et d'âme? C'est dans cet esprit que
s'inscrit l'exposition Banc d'essai, un collectif d'étudiantes
et d'étudiants du baccalauréat en arts plastiques
présenté à la Galerie des arts visuels jusqu'au
18 décembre. Au programme, une quinzaine d'oeuvres témoignant
de la démarche de jeunes qui se trouvent à mi-parcours
de leurs études de baccalauréat. Éclectique
à souhaits, l'exposition comprend des tableaux, des dessins,
des photographies, des sculptures et des installations. On y
trouve du figuratif, de l'abstrait, parfois un mélange
des deux. En somme, on nage en pleine création, avec en
prime, la possibilité d'en apprendre davantage sur les
préoccupations de jeunes qui en sont à leurs premiers
pas sur le long chemin de la voie artistique.
"Nous avons voulu donner la chance à des étudiants
qui se trouvent au milieu de leurs études de baccalauréat
d'exposer leurs oeuvres", explique Nicole Malenfant, directrice
du programme de baccalauréat en arts plastiques. Ils sont
au tournant de leurs études, entre l'hésitation
et l'affirmation. Le regard de l'autre leur offre ce miroir qui
ouvre leur conscience à ce qu'ils investissent d'eux-mêmes
à travers leur démarche créatrice."
Sortir du placard
Pour l'une des étudiantes, Valérie Cousineau Girard
, le fait d'exposer fait respirer l'oeuvre, souvent enfermée
dans un espace de travail où elle en vient à étouffer.
"C'est comme d'avoir une robe dans son placard, souligne-t-elle.
Quand on la sort et qu'on l'enfile, on lui donne la chance de
se faire voir et de parler de la personne qui la porte, dans
le cas présent, l'artiste." Pour Banc d'essai, Valérie
Cousineau Girard présente deux tableaux de grand format,
dont "Les coquelicots sont à l'abri dans la terre",
oeuvre mi-abstraite, mi-figurative où le rouge s'éclate
au beau milieu d'un paysage de fin du monde.
De son côté, Marie-Sigrid Lefebvre-Desgagnés
présente un assemblage réalisé avec du bois
récupéré. Il en résulte un étonnant
mélange de textures et de couleurs, avec des bois rugueux,
doux, clairs et sombres, tel un puzzle taillé à
l'emporte-pièce. "Pour moi, le vieux bois constitue
un matériau des plus nobles, dit l'étudiante. Je
le préfère infiniment au bois neuf qui lui, ne
possède pas d'âme." Si Marie-Ève Vignola
présente des photos aux titres évocateurs, "Lise
par un dimanche soir au Beaugarte" et "Ce soir, Pétale
se plaît", Andrée-Anne Longchamps expose d'intéressantes
sculptures de plâtre, de ciment et d'argile.
Les autres exposants sont : Danielle Bachand, Ariane Bérubé-Rancourt,
Guillaume Clermont, Cynthia Coulombe-Bégin, Marie-Chrystine
Élie, Geneviève Roy et Julie Théberge.
"En regardant les oeuvres, nous pouvons déjà
saisir cette singularité qui s'affirmera avec plus d'évidence
dans les oeuvres prochaines chez les étudiants, affirme
Nicole Malenfant. Pour le moment, ils manifestent du désir,
de l'inquiétude, de la sensibilité et de la fantaisie.
Tout cela nous fait percevoir ce que leur personnalité
a d'audacieux face à l'inconnu."
Les heures d'ouverture de la Galerie des arts visuels (295
boul.Charest Est) sont du mercredi au vendredi de 11 h 30 à
16 h 30 et les samedis et dimanches de 13 h à 17 h.
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