
Forces étrangères
Les étudiants internationaux constituent
un choix d'avenir pour les universités québécoises
par Renée Larochelle
Les études supérieures à l'Université
Laval sont très populaires auprès des étudiants
internationaux. En 2003, plus de la moitié d'entre eux
(52 %) étaient inscrits aux 2e et 3e cycles, alors que
pour l'ensemble du Canada et du Québec, c'est plutôt
le 1er cycle qui l'emportait, les deux tiers des étudiants
internationaux y étant inscrits. Selon Nicole Lacasse,
titulaire de la Chaire Stephen-Jarislowsky en gestion des affaires
internationales à la Faculté des sciences de l'administration,
ces statistiques confirment la réputation d'excellence
de l'Université à l'étranger en matière
de recherche.
C'est l'un des faits saillants qui se dégagent d'une enquête
que Nicole Lacasse a menée en 2003 auprès de 300
étudiants internationaux de l'Université et dont
elle a livré les résultats le 1er décembre.
Entre autres, la chercheure voulait connaître les motivations
incitant les étudiants à s'inscrire dans une université
québécoise, plus précisément à
Laval, l'appréciation de leur séjour d'études
et dans quelle mesure ils étaient intéressés
à s'installer définitivement au Québec.
Ainsi, plus de 80 % des étudiants internationaux provenaient
de l'Europe et de l'Afrique. Les dix nationalités les
plus représentées étaient la France (38
%), la Tunisie (9 %), le Maroc (7 %), le Mexique (4 %) et les
États-Unis (3 %). La Côte d'Ivoire, le Gabon, le
Cameroun, le Sénégal et la Chine représentaient
chacun 2 % des étudiants étrangers inscrits à
Laval. Les champs d'études les plus courus étaient
les sciences et génie (22 %) les sciences de l'administration
(15 %) et des sciences de l'agriculture et de l'alimentation
(12 %). Interrogés sur leurs motivations à choisir
l'Université Laval, les participants ont nommé
l'obtention d'un diplôme reconnu dans un domaine de recherche
(53 %), la réputation générale de l'Université
(52 %) et la réputation de l'enseignement offert (27 %).
Enfin, 92 % des répondants se sont dits satisfaits de
leur séjour à Laval.
Faciliter l'immigration
L'étude de Nicole Lacasse révèle par
ailleurs que 69 % des étudiants internationaux ont affirmé
être intéressés à immigrer au Canada.
Au chapitre des obstacles à franchir, les participants
à l'étude ont mentionné notamment la lourdeur
de la procédure administrative (51 %), la difficulté
de trouver un travail (24 %) et le manque de ressources financières
(8 %). À cet égard, Nicole Lacasse estime que le
Canada et le Québec devraient prendre des mesures pour
faciliter l'immigration des étudiants diplômés.
La décision récente d'élargir l'accès
au travail pendant les études pour ces étudiants
constitue donc une très bonne mesure, à son avis.
En conclusion de son étude, Nicole Lacasse souligne la
nécessité pour le Canada et le Québec de
se positionner dans le marché international de l'éducation.
"Aujourd'hui, dans le monde, 1, 6 million d'étudiants
sont inscrits à des programmes d'enseignement supérieur
dans des établissements hors de leur pays d'origine, dit-elle.
Ces exportations de services éducatifs ont un poids économique
estimé à 40 milliards de dollars." Pour promouvoir
ce marché, le Québec devrait établir une
base de données pour récolter toutes les informations
concernant la mobilité étudiante internationale.
Le Québec devrait aussi tenir régulièrement
des enquêtes auprès de ces étudiants, afin
de mesurer leur appréciation des études au Québec
et de pouvoir guider les universités dans leurs stratégies
d'internationalisation.

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