
Le virage santé se poursuit sur le campus
Les étudiants gèrent déjà
environ 55 % du volume d'affaires des services alimentaires
Les choses avancent dans l'offre de mets santé sur
le campus. D'une part, Laliberté et Sodexho, les deux
compagnies externes spécialisées en restauration,
choisies à la suite d'appels d'offres en avril et juin
derniers, ont commencé à modifier leurs menus afin
d'y ajouter des aliments santé. D'autre part, la direction
de l'Université a renouvelé, en septembre, les
contrats d'exploitation de trois concessions alimentaires gérées
par les étudiants. "Du côté des deux
concessionnaires externes, les exigences du Comité des
services alimentaires pour davantage d'aliments sains ont commencé
à être remplies dès cet été
et elles s'implantent graduellement, indique le vice-recteur
à l'administration et aux finances, Claude Godbout. Au
restaurant Le Cercle, Laliberté ira plus loin en offrant
un menu à la carte. Et malgré d'importantes rénovations
prévues pour l'an prochain à la Halte-Bouffe du
pavillon Alphonse-Desjardins, cette compagnie pourra se conformer
à nos exigences dès cette année. En ce qui
concerne Sodexho, présente dans quinze pavillons, cette
entreprise a, entre autres choses, commencé dès
la rentrée à coder les aliments santé offerts
par les machines distributrices. Cette codification est basée
sur la teneur en protéines, en gras, en fibres et en sodium
des aliments offerts. Sodexho a aussi introduit de nouveaux menus
dans ses casse-croûte."
En plus du contrat du Pub universitaire renouvelé en juin,
les contrats renouvelés en septembre avec les associations
étudiantes concernent les pavillons Alexandre-Vachon et
Adrien-Pouliot, ainsi que le pavillon Abitibi-Price. Ces ententes
étaient assorties d'exigences accrues en matière
de mets santé. Des discussions sont par ailleurs en cours
avec les étudiants du pavillon Paul-Comtois en vue de
réactiver une ancienne concession alimentaire. "Contrairement
à ce que l'on pourrait croire, les trois concessions gérées
par des étudiants, ainsi que la dizaine de cafés
étudiants accaparent environ 55 % de l'ensemble du volume
d'affaires des services alimentaires du campus, précise
Claude Godbout. Les deux concessionnaires externes se partagent
le reste."
Ces développements surviennent en même temps que
d'importants travaux, récents ou en cours, relatifs aux
aires d'alimentation des pavillons Jean-Charles-Bonenfant et
Charles-De Koninck. "Ces travaux visent à permettre
une plus grande offre de services alimentaires et à répondre
plus adéquatement aux besoins des usagers, souligne Claude
Godbout. En ce sens, ils s'inscrivent dans le virage vers la
qualité alimentaire." En bref, la cafétéria
du Jean-Charles-Bonenfant a été convertie en une
nouvelle aire de service et en une salle à manger agrandie.
L'amélioration de l'aire d'alimentation du niveau 0 du
Charles-de Koninck est terminée depuis quelques semaines
et les nouveaux menus sont disponibles. La construction d'un
bâtiment de 560 mètres carrés et d'une capacité
de 250 places est en marche dans la cour intérieure de
ce pavillon.
Maintien du libre-choix
Rappelons que le 31 mai dernier, à l'échéance
de tous les contrats de services alimentaires en vigueur depuis
cinq ans, l'Université entreprenait officiellement son
virage vers la qualité alimentaire. Ce virage prévoit
qu'il sera possible de consommer des repas qui répondent
aux recommandations des nutritionnistes, tant pour leur teneur
en protéines qu'en sucres ajoutés, gras total,
gras saturés et trans, sodium et fibres alimentaires.
L'objectif est que l'usager puisse, partout sur le campus, se
composer un repas qui comprenne une quantité limitée
de matières grasses et de sel, une bonne quantité
de fruits et légumes, ainsi que des fibres alimentaires.
Cela dit l'usager aura toujours la possibilité d'aller
vers d'autres types d'aliments, comme la pizza.
À l'instar de six autres personnes, dont un étudiant,
Claude Godbout fait partie du Comité des services alimentaires.
Cette structure permanente a été créée
par le Conseil d'administration de l'Université pour encadrer
la qualité alimentaire sur le campus. Dernièrement,
le Comité a écrit aux représentants de Laliberté
et de Sodexho. "Nous talonnons les deux concessionnaires,
notamment pour s'assurer qu'ils appliquent les exigences contractuelles
en termes de qualité, de diversité et de sécurité
alimentaire, indique le vice-recteur. Nous avons fait le point
avec eux relativement à la phase de transition que nous
traversons afin de voir comment ils comptent s'aligner pour les
prochains mois."
Faire respecter le règlement
Depuis le début de la session d'automne, quelques
dizaines de personnes enfreignent un des règlements de
l'Université en servant gratuitement des repas au pavillon
Charles-De Koninck. Ces personnes sont regroupées sous
l'appellation du Collectif de minuit, un groupe d'action n'ayant
pas de statut officiel sur le campus et composé en majorité
d'étudiants de Laval. L'activité, qui se déroule
sans les permis requis par les différentes instances universitaires,
a lieu les jeudis avant-midi, entre 11 h 30 et 12 h 30, au niveau
0 du pavillon, à proximité des locaux de Sodexho.
Les 8 et 22 septembre, les agents du Service de sécurité
et de prévention de l'Université (SSP) ont remis
aux contrevenants des avis d'infraction au Règlement
concernant la vente, la distribution, la sollicitation et l'affichage
à l'Université Laval. Les avis contenaient
aussi une offre. Celle de régulariser la situation du
Collectif en le faisant reconnaître pour qu'il devienne
une association dûment agréée par l'Université.
"Ne sachant pas à qui nous adresser, nous avons identifié
quatre étudiants de Laval présents sur les lieux
et qui paraissaient avoir des liens avec le Collectif, explique
Claude Godbout. Nous avons fait une première offre de
rencontre, pour le 13 octobre, dans le but d'expliquer le sens
de l'offre contenue dans l'avis d'infraction. Puis, une autre
pour le 19. En tout, cinq rencontres ont été proposées.
Mais, dans aucun cas, les étudiants ne se sont présentés.
Il est donc faux de dire que la direction de l'Université
refuse de dialoguer."
Le 25 octobre, les agents du SSP ont remis aux contrevenants
des extraits du Règlement disciplinaire à l'intention
des étudiants de l'Université Laval. Ce geste
venait en réponse, entre autres, aux pressions verbales
exercées par des membres du Collectif à l'endroit
d'employés et d'étudiants désireux de s'alimenter
au carrefour alimentaire du pavillon Charles-De Koninck géré
par Sodexho. Les agents ont répété leur
geste le 10 novembre. Entre temps, la direction de l'Université
a rencontré des représentants des deux grandes
associations étudiantes, la CADEUL et l'AELIÉS,
pour leur expliquer le sens de l'offre mentionnée plus
haut. Rappelons que ces deux associations participent, depuis
le début de la session d'automne, à un boycott
pacifique des comptoirs alimentaires administrés par Sodexho.
Ce mouvement de contestation se veut une réaction au choix
de ce concessionnaire qui fut préféré à
deux autres, dont un soumissionnaire étudiant, L'Entithé.
"Que les étudiants boycottent, c'est leur droit,
précise Claude Godbout, mais en autant que cela se fasse
dans le respect des règlements et avec le souci du bon
ordre, soit le respect des biens, des personnes et des libertés
de chacun."
En février dernier
La direction de l'Université a l'obligation d'assurer
au concessionnaire Sodexho des conditions dans lesquelles il
puisse exercer normalement ses activités commerciales.
Elle ne peut, en outre, tolérer qu'un groupe de personnes
enfreigne impunément un de ses règlements. Ainsi,
à la suite d'incidents survenus l'hiver dernier, en particulier
de l'échauffourée du 24 février où
il y a eu de l'intimidation, du harcèlement et des méfaits,
autant à l'endroit d'employés de Sodexho que d'agents
du SSP, cinq dossiers ont été acheminés
au comité disciplinaire de l'Université. Quatre
ont été traités à ce jour et trois
ont résulté en une sanction.
"En parallèle à nos autres démarches,
nous avons continué à monter des dossiers pour
les personnes qui sont en infraction, souligne Claude Godbout.
Le campus est un terrain privé à accès public
sur lequel nous avons le droit de faire appliquer nos règlements.
Nous intervenons donc pour assurer le respect du contrat qui
nous lie au concessionnaire et pour faire respecter notre réglementation.
Nous avons reçu des commentaires d'employés et
d'étudiants qui nous ont fait part de leur agacement face
aux actions du Collectif de minuit. La direction de l'Université
n'est pas contre l'expression de différents points de
vue, à condition que cela ne brime pas la liberté
des personnes. Notre approche se veut mesurée, structurée
et rationnelle afin d'éviter tout débordement."
Pour plus d'information sur le Règlement concernant
la vente, la distribution, la sollicitation et l'affichage et
le Règlement disciplinaire à l'intention des
étudiants: www.ulaval.ca/sg/reg/Reglements/

|
|