
Centres d'attraction
Étudiant en architecture, Olivier
Vallerand propose un type d'espace commercial ouvert sur le monde
Un centre commercial coiffé d'un espace vert où
il ferait bon flâner après le magasinage, ça
vous dit? Si le concept vous paraît intéressant,
sachez qu'il provient de l'étudiant à la maîtrise
en architecture Olivier Vallerand qui a mérité
la 3e place, catégorie architecture, pour son projet portant
sur la nouvelle fonction urbaine du centre commercial, lors
de la dernière édition du Lab-oratoire public de
l'AELIÉS qui s'est tenu récemment à Place
Laurier.
"Actuellement, les centres commerciaux sont des boîtes
fermées sur elles-mêmes, entourées d'immenses
espaces de stationnement, explique Olivier Vallerand. D'un point
de vue esthétique et environnemental, c'est assez désastreux.
Les centres commerciaux coupent des quartiers entiers et déparent
le paysage. En même temps, on sait que le centre commercial
joue un rôle économique et social très important
dans la société. On y fait des affaires, on s'y
rencontre pour jaser et pour prendre un café. Bref, les
centres commerciaux ont remplacé les places publiques
d'antan. Il faut donc faire avec, mais autrement."
Pour Olivier Vallerand, le centre commercial idéal comporte
non seulement des magasins et des boutiques, concentrés
au rez-de-chaussée, mais aussi des bureaux et des espaces
d'habitation, aux autres étages. Ouvert sur la rue, décomposé
en plusieurs bâtiments, le centre commercial devient un
espace où il fait bon déambuler. Aux États-Unis,
les Power Center, immenses temples dédiés à
la consommation très en vogue dans les années 1990,
ont fait leur temps et les constructeurs reviennent lentement
à des dimensions plus humaines, explique Olivier Vallerand
qui s'est rendu cet été dans la région de
Los Angeles pour voir ce qui s'y faisait en la matière.
"Par exemple, dit-il, on va accoler un marché public
de fruits et de légumes à un autre type d'espace
commercial, ce qui va avoir pour effet de mélanger les
clientèles et d'attirer les gens. C'est bien."
Une transformation radicale
Dans le projet qu'il a soumis au Lab-oratoire public, Olivier
Vallerand laisse aller son imagination, proposant une transformation
radicale de Place Fleur de Lys, un centre commercial comptant
plus de 200 magasins. Divisant le centre en deux parties, il
intègre des rues à travers les bâtiments,
fait aménager un parc au 2e étage qu'il prolonge
par des passerelles passant au-dessus de l'Autoroute Laurentienne.
"En s'inspirant de ce qui se fait en Europe et aux États-Unis,
il est possible de créer quelque chose d'intéressant
au Québec, fait valoir le futur architecte. Tout est possible,
quand on y pense bien. Car il ne faut pas oublier que les centres
commerciaux tels qu'on les connaît aujourd'hui sont le
fruit de plusieurs années de réflexion.
Que dire de certains centres commerciaux qui proposent manèges
et patinoires en leurs murs? Sont-ils dépassés?
"C'est une façon d'attirer la clientèle mais
là où le bât blesse, c'est que les activités
n'y sont pas gratuites. Je pense qu' il faut redonner le centre
commercial aux gens. Je verrais très bien un centre commercial
doté d'une bibliothèque bien garnie où les
ados pourraient aller bouquiner tranquillement, par exemple."

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