
L'escouade verte
La mission de la quinzaine de personnes qui travaillent à
la section "Terrains et voirie" du Service des immeubles
n'est pas banale: semer de la beauté sur le campus. "Pour
nous, le campus ne sera jamais trop vert", lance Michel
Méthot, le coordonnateur de cette équipe.
Ce leitmotiv semble inspirer les onze ouvriers horticoles - et
les cinq opérateurs de machinerie qui les assistent au
besoin - si on en juge par le nombre de nouveaux aménagements
paysagers réalisés sur le campus au cours de la
dernière année. Parmi leurs oeuvres récentes,
mentionnons la cour intérieure du pavillon Lacerte ainsi
que les abords des pavillons des Sciences de l'éducation,
Savard et Parent. La semaine dernière, l'équipe
mettait la touche finale à sa dernière création,
l'aménagement extérieur du Centre de transformation
sur le bois ouvré.
Frédéric
Savard, Denis Lecours, Patrice Pouliot, Jean-François
Leclerc, Alain Ménard, François Grenier, Geneviève
Gagné, Michel Méthot, Martin Letarte, Mario Mathieu
et Marie-Andrée Paré devant une de leurs récentes
réalisations. «Nous avons le devoir de léguer
un campus vert aux gens qui viendront après nous.»
Photo Marc Robitaille
Plus porté sur l'action que sur la compilation de statistiques,
Michel Méthot estime que son équipe est responsable
d'une bonne cinquantaine de plates-bandes, de toutes les aires
gazonnées, de quelque 1 500 à 2 000 arbres ornementaux,
des boisés du campus et d'un nombre indéterminé
de plantes intérieures retrouvées dans les aires
communes des pavillons. L'omniprésence du bitume et du
béton fait parfois oublier que le campus compte 55 hectares
de verdure. "On s'occupe de tout ce qui est vert à
l'exception des terrains de sports", résume-t-il.
Il n'existe pas de grand Plan végétal pour guider
les interventions de l'escouade verte du campus. "Nous y
allons selon l'inspiration du moment, en fonction des besoins
identifiés sur le terrain, et selon les moyens financiers
dont nous disposons", explique le coordonnateur. Évidemment,
la coupe d'arbres et le va-et-vient de la machinerie lors de
la construction ou la rénovation de pavillons appellent
une intervention des horticulteurs dès la fin des travaux.
Dans le cas du Centre de transformation sur le bois ouvré,
par exemple, l'équipe a procédé à
la mise en terre de 35 arbres dans la semaine qui a précédé
l'inauguration du pavillon.
Les horticulteurs conçoivent eux-mêmes les aménagements
paysagers qu'ils réalisent. Michel Méthot leur
donne carte blanche pour ne pas brimer leur créativité,
mais, précise-t-il, "je me réserve le droit
de refuser ou de modifier leurs projets si les coûts sont
trop élevés". De son côté, l'équipe
d'horticulteurs donne dans la simplicité volontaire en
utilisant des arbustes et des plantes qu'ils cultivent dans la
pépinière qui jouxte la Centrale d'énergie,
en récupérant les jeunes arbres qui ont servi à
des expériences à la Faculté de foresterie
et de géomatique, en procédant à des échanges
avec le Jardin Van den Hende et en bouturant les plantes de leurs
plates-bandes. Ils privilégient le recours aux arbustes
et aux vivaces, de sorte que chaque plate-bande nécessite
peu d'interventions et d'investissements pendant une bonne dizaine
d'années. "À l'occasion, on essaie de couper
sur l'asphalte ou le gravier pour garder un peu plus d'argent
pour les projets horticoles", confesse le coordonnateur.
Pour Michel Méthot, chaque dollar qui verdit le campus
est un dollar bien investi. D'un point de vue économique
d'abord. "Les aires gazonnées que nous transformons
en plates-bandes n'ont plus besoin d'être tondues. C'est
le cas autour du pavillon des Sciences de l'éducation,
par exemple." Et d'un point de vue philosophique. "Les
plantes et les arbres sont une richesse. Nous avons le devoir
d'en planter pour léguer un campus vert aux gens qui viendront
après nous."
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