L'ombre jaune
Qu'ont en commun un étudiant qui participe à
un débat d'opinion sur Internet, un journaliste enquêtant
sur le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS),
un travailleur défendant ses droits, un militant de causes
liées au sida et un intellectuel exprimant des opinions
politiques? Réponse: tous sont susceptibles de se faire
arrêter et d'être détenus illégalement
en prison ou même d'être condamnés à
mort. Le gouvernement chinois tolère mal la dissidence,
et si la Chine a le vent dans les voiles au plan économique,
elle a encore beaucoup de progrès à faire dans
le domaine des droits de l'homme.
"Il est certain que l'intérêt économique
prime actuellement dans nos relations avec la Chine, et que la
question des droits de l'homme est reléguée au
second plan", explique Jacques Racine, professeur à
la Faculté de théologie et de sciences religieuses
et spécialiste de l'éthique publique. "Par
contre, si on veut développer une approche des droits
de l'homme, il ne faut pas oublier que cette approche est façonnée
par des Occidentaux et qu'elle concerne un pays qui n'a pas la
même conception des droits de l'homme que nous, à
cause de son histoire et de sa culture."
Et de citer l'exemple de l'Afrique qui, sous la pression des
pays occidentaux, a mis en place certains systèmes visant
à protéger les droits de l'homme sur le continent.
Dans leurs chartes, les Africains mettent l'accent sur la famille,
la protection des enfants, des personnes âgées et
handicapées. "Ici, nous accordons beaucoup d'importance
à la liberté d'expression et c'est fondamental
de le faire, affirme Jacques Racine. On peut toutefois accepter
que d'autres nations fassent autrement, qu'ils personnalisent
ou qu'ils colorent leur action, avec l'espoir de les voir s'approcher
le plus près possible de la démocratie."
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