
Les architectes de demain se questionnent "On sent un malaise, une certaine morosité chez les étudiants finissants en architecture, soutient Émilien Vachon, directeur de l'École d'architecture. Chez les stagiaires, ce sentiment vient notamment du fait que plusieurs reportent, parce qu'ils manquent de temps et parce que leur stage est très exigeant, les nombreux examens qui donnent accès à la profession et qui permettent d'obtenir le titre d'architecte." Selon lui, certains gardent indéfiniment le statut de stagiaire. "Quant à la pratique qui se fait de nos jours, ajoute-t-il, elle est un peu démotivante pour plusieurs. Tout ce contexte fait, qu'en bout de ligne, la profession d'architecte, aujourd'hui, se renouvelle plus difficilement. Dans une ville comme Chicoutimi, par exemple, on parle d'une diminution assez drastique du nombre de bureaux d'architectes."
Avec quelque 180 autres personnes, Émilien Vachon a participé au Forum de la relève en architecture qui s'est tenu le 1er octobre à la Caserne Dalhousie Ex Machina, à Québec. Organisée par les étudiants de l'École d'architecture, cette rencontre a permis à des étudiants, des stagiaires et des architectes d'échanger sur la formation, les stages et les examens, la pratique professionnelle et la valorisation de la profession d'architecte. Selon lui, le renouvellement de la profession dans la région de Québec apparaît moins problématique qu'ailleurs. Il en a pour preuve un sondage SOM commandé par l'École d'architecture en 2004. Cette enquête, menée auprès des finissants de la période 1999 à 2003, révèle que 73 % des répondants ont l'intention de devenir membres de l'Ordre des architectes. Ce taux monte à 92 % chez les stagiaires. "Ces chiffres sont plus satisfaisants que dans d'autres régions, indique Émilien Vachon. Mais les informations diffusées lors du Forum témoignent d'une certaine morosité qui rend ces résultats relativement fragiles."
Ajuster le contenu et la formule des examens pour les rendre plus pertinents en s'inspirant de ce qui se fait dans d'autres ordres professionnels, élargir la profession à des champs non traditionnels, développer une relation multidisciplinaire à long terme avec le client, renforcer la collaboration entre les universités et l'Ordre des architectes, ou bien modifier le programme d'études comme ce fut le cas à Laval avec l'ajout d'une maîtrise à un bac modifié sont quelques-unes des pistes de solution avancées et discutées lors du Forum. 
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