
Don de sang, don de soi? Une étude précise les facteurs qui influencent l'intention de donner du sang chez les Québécois Avoir donné ou non du sang dans le passé est une donnée importante dont Héma-Québec doit tenir compte dans les campagnes de recrutement de donneurs. En effet, les arguments qui pourraient convaincre la liste des personnes de chacun des deux groupes de s'allonger pour donner du sang diffèrent. C'est ce que démontre une étude que signent Gaston Godin, Danielle Blondeau, Camille Gagné, Dominique Beaulieu et Hermine Naccache de la Faculté des sciences infirmières, Marc Germain d'Héma-Québec et deux chercheurs britanniques, dans le dernier numéro de la revue scientifique Vox Sanguinis.
Les chercheurs ont sondé les coeurs de près de 1 100 Québécois afin de déterminer les facteurs qui influencent leur intention de donner du sang au cours des six prochains mois. Leurs analyses révèlent que les gens les plus susceptibles de passer à l'action sont ceux qui ont déjà donné du sang, à plus forte raison si ce don est récent. En effet, plus le temps écoulé depuis le dernier don est long, plus faible est l'intention de répéter l'expérience.
Pour accroître le nombre de donneurs, il faut évidemment éliminer tout ce qui peut-être perçu comme un obstacle (distance à parcourir, fréquence des cliniques de sang, temps requis pour le don), rappellent les chercheurs. Il pourrait également être utile de miser sur le "regret anticipé", puisque les deux catégories de personnes interrogées y sont sensibles. Un message du type "Mieux vaut donner du sang que regretter" pourrait donc toucher une corde sensible chez bien des Québécois.
Par ailleurs, le sentiment d'obligation personnelle, qui semble déterminant pour les donneurs, ne joue pas chez les gens qui n'ont jamais fait don de leur sang. Une campagne qui miserait sur pareille valeur morale risquerait donc de faire chou blanc du côté des nouveaux donneurs. Pour ce groupe, mieux vaut miser sur l'information qui fait valoir les bénéfices du don de sang, estiment les chercheurs.
Héma-Québec, qui a financé l'étude, se penche sur ces recommandations afin d'améliorer ses campagnes publicitaires. Rappelons que le pourcentage de Québécois qui donnent annuellement du sang atteint l'anémique seuil de 3 %.

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