
Le premier pas André Boisclair invite les étudiants à donner corps et âme au pays du Québec Dans un Québec souverain, le pôle le plus brillant de la capitale nationale serait l'Université Laval, avec des étudiants prêts à prendre leur place dans le monde. Héritiers de la Révolution tranquille, ils vogueraient sur les flots bleus de l'indépendance, après avoir donné le coup de barre nécessaire à la construction d'un pays. Surfant sur la toile du monde, respirant l'air du large, ils auraient foi en eux, ancrés dans cette conviction profonde que l'avenir leur appartient, dans les eaux claires d'un Québec enfin libre de ses choix. C'est ce portrait idyllique du Québec au lendemain d'un référendum gagnant que l'un des candidats à la direction du Parti québécois, André Boisclair, a brossé devant la centaine d'étudiants venus l'entendre, le 29 septembre, à l'amphithéâtre du pavillon Adrien-Pouliot. Chaudement applaudi dès son entrée dans une salle bondée, André Boisclair a livré une allocution enflammée et enthousiasme. "Vous êtes la génération la plus scolarisée, la plus au fait que le Québec ait jamais connue, a t-il lancé à l'auditoire qui l'écoutait dans un silence religieux. Voulez-vous tout simplement vous contenter de l'héritage de vos grands-parents et de vos parents qui ont tant investi pour un avenir meilleur? Voulez-vous seulement accumuler des biens matériels en regardant le train passer? Moi, je vous invite à vous investir de façon lucide en faisant la souveraineté du Québec." Pour le jeune politicien, la souveraineté n'est ni une étape parmi d'autres, ni une option, mais bien une exigence, pour ne pas dire une urgence. Certes, la souveraineté ne résoudra pas tous les problèmes d'un seul coup mais marquera cependant le premier pas vers l'affranchissement du gouvernement fédéral. Sinon, c'est le déséquilibre fiscal qui attend le Québec dans les prochaines années. "Ce n'est pas seulement moi qui le dit, même l'ancien ministre libéral Yves Séguin a prédit une catastrophe pour les finances québécoises si Ottawa maintenait le système fiscal actuel", a rappelé André Boisclair, soulignant que le Québec perdait 2,5 milliards de dollars par an. "En plus d'empiler les dollars, ces gens-là font tout pour gommer la différence québécoise. Même Jean Charest, qui est pourtant fédéraliste, trouve difficile de discuter avec eux." André Boisclair n'a d'ailleurs pas été tendre avec le premier ministre du Québec. Faisant allusion à la récente mission Québec Chine dirigée Jean Charest, le conférencier a critiqué le chef du Parti libéral qui s'est concentré tout au long de son séjour sur des questions économiques, sans aborder une seule fois la question des droits humains, pourtant largement bafoués en Chine. "Il est clair que le premier ministre a manqué à ses responsabilités, a affirmé André Boisclair. Dans un Québec souverain, nous serons sur la scène internationale et nous véhiculerons les valeurs qui ont contribué à façonner la société québécoise, comme le respect de l'autre et la liberté."

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