2 M $ pour lutter contre la fièvre noire Les chercheurs tentent de percer les stratégies d'un microscopique cheval de Troie Une équipe de l'Université vient d'obtenir une subvention de six ans totalisant 2 M $ pour percer les stratégies moléculaires employées par un parasite pour déjouer le système de défense du corps humain. Ces fonds proviennent du programme "Groupe des Instituts de recherche en santé du Canada" (IRSC), dont l'objectif est d'appuyer des recherches entreprises par des équipes de trois chercheurs ou plus collaborant à des projets multidisciplinaires de recherche en matière de santé.
Le Groupe des IRSC sur les interactions hôtes-pathogènes rassemble Marc Ouellette, Jacques Corbeil, Barbara Papadopoulou et Michel J. Tremblay, de la Faculté de médecine, et leur collègue Martin Olivier de McGill. Ces chercheurs s'intéressent aux mécanismes qui permettent au parasite Leishmania de survivre dans les macrophages - des cellules de défense du corps humain -, de se multiplier et de résister aux médicaments. Comme Leishmania favorise le passage de la forme latente à la forme active du virus d'immunodéficience humaine, les travaux des chercheurs portent également sur la question des co-infections.
Peu connus en Amérique du Nord, les parasites appartenant au genre Leishmania font d'importants ravages sur les autres continents où ils sont transmis par la piqûre de la mouche des sables. Ils se trouvent surtout dans le bassin de la Méditerranée, au Moyen-Orient, en Afrique de l'Est, en Amérique du Sud et en Inde. Le parasite s'active après avoir été "avalé" par les macrophages. Une fois entré dans ces cellules, il se multiplie et cause leur éclatement. Les parasites libérés sont avalés par d'autres macrophages et le cycle continue, ce qui affaiblit progressivement le système immunitaire de l'hôte, ouvrant la voie aux infections opportunistes. Cette maladie est connue sous différents noms de par le monde, les plus répandus étant kala-azar et fièvre noire.
Il existe environ 17 espèces du genre Leishmania réparties dans 88 pays sur les cinq continents, mais Leishmania donovani est l'espèce qui cause le plus de problèmes aux populations humaines. Chaque année, l'Organisation mondiale de la santé signale 500 000 nouveaux cas de leishmaniose et près de 80 000 décès. C'est une maladie qui sévit dans les pays pauvres, là où vit la mouche des sables, l'hôte intermédiaire du parasite. Il y aurait présentement 12 millions de personnes atteintes des trois formes de leishmanioses à travers le monde. | |