Gonflé à bloc Gilles Duceppe a porté sa croisade sur le campus "Je ne vous dis pas que le Canada ne forme pas un grand et beau pays, je dis seulement qu'on fera la souveraineté d'abord pour les Québécois et les Québécoises et non pas contre le Canada. Une fois souverain, le Québec ne sera pas un pays meilleur que les autres mais un pays différent, qui pourra traiter d'égal à égal non seulement avec le Canada, mais aussi avec les autres pays." C'est en ces termes que le chef du Bloc Québécois, Gilles Duceppe, a démarré une conférence réglée au quart de tour devant un amphithéâtre du pavillon Charles-De Koninck plein à craquer d'étudiantes et d'étudiants visiblement ralliés à la cause indépendantiste, le 14 septembre. Dans le cadre de sa tournée estivale, Gilles Duceppe présentait la campagne du Forum jeunesse du Bloc Québécois intitulée "Vive le Québec libre".
"On a nos façons de faire les choses au Québec et le Canada a les siennes", a fait valoir Gilles Duceppe, illustrant son propos d'exemples de différences propres au Québec, comme les cégeps, les centres locaux de services sociaux et les caisses populaires. "Le gouvernement fédéral veut l'uniformité à tout prix. Cette obsession de l'uniformité nous mène à des choses complètement loufoques. Pensons à la crise de la vache folle en Alberta qui a affecté les producteurs bovins québécois. Quand on est rendu à faire de la vache folle le symbole de l'unité canadienne, on est rendu loin!"
Affirmant qu'il y a trop d'argent à Ottawa pour les compétences qui relèvent du gouvernement fédéral et pas assez pour celles qui appartiennent au Québec, Gilles Duceppe a souligné que le déséquilibre fiscal était en train de se transformer en déséquilibre social. "Au Québec, le Parti québécois doit reprendre le pouvoir parce que le Québec est prêt à devenir un pays. En fait, je trouve que jamais un peuple n'aura accédé à la souveraineté en étant aussi bien préparé que ne l'est le Québec." Money talks Ce pays du Québec, le chef du Bloc Québécois l'imagine facilement dans ses grandes lignes: il sera fort, ouvert sur le monde, aura son armée et défendra ses droits en tant que nation libre de ses choix. À ceux qui craignent un exode ou une désaffection des entreprises étrangères au lendemain d'un référendum gagnant, Gilles Duceppe répond qu'il ne voit pas pourquoi des entreprises quitteraient pour des cieux plus cléments, lorsque leurs affaires marchent bien au Québec. "Dans ces cas-là, money talks", a souligné le conférencier. Quand j'entends les Canadiens dire que les pays du monde ont tendance à vouloir s'unir et non à se désunir par les temps qui courent, je leur dis que selon leur raisonnement, le Canada devrait faire bloc avec les États-Unis. "We are proud to be Canadians", me répondent-ils, outrés. Et nous, pouvons-nous seulement être fiers d'être Québécois?" |