
Un homme du monde
André Sauvageau est la preuve vivante
qu'on peut apprendre à tout âge
Une fois leur diplôme en poche, certaines personnes
quittent l'Université et n'y remettent plus les pieds,
lancées sur le chemin d'une carrière qu'elles espèrent
longue et fructueuse. D'autres y reviennent, par nécessité
professionnelle ou par intérêt personnel. C'est
le cas d'André Sauvageau qui lui, a choisi en quelque
sorte la voie du milieu. Après l'obtention de son baccalauréat
en génie civil, en 1958, l'homme n'a jamais véritablement
cessé de fréquenter l'Université Laval,
pour la simple et bonne raison qu'il a toujours voulu apprendre,
que ce soit pour le travail ou pour son propre enrichissement.
Avec le résultat qu'à 73 ans bien sonnés,
André Sauvageau vient de décrocher un baccalauréat
multidisciplinaire dans des domaines qui le passionnent, les
langues étrangères et l'écriture.
"Les couloirs de l'Université me connaissent bien
car je les ai beaucoup sillonnés, particulièrement
ceux du pavillon Charles-de Koninck, affirme le septuagénaire.
En fait, je n'ai pas peur de dire que le fait d'étudier
m'a gardé bien en vie." Onzième d'une famille
de treize enfants, André Sauvageau a presque appris à
lire tout seul, en feuilletant les livres de la bibliothèque
familiale. "Je lisais une page et ça restait gravé
là", dit-il en portant la main à son front.
Dans les années 1980, alors que sa carrière d'ingénieur
bat son plein, il doit traduire des soumissions et des devis
reçus exclusivement dans la langue de Shakespeare. C'est
ce qui le pousse à entreprendre un certificat en traduction
anglais-français à l'École de langues.
Une fenêtre ouverte
Dix ans plus tard, ce concepteur et constructeur (il a notamment
travaillé à l'édification du Grand Théâtre
et de la "tour" de la Faculté des sciences de
l'éducation) revenait s'asseoir sur les bancs de l'Université
pour compléter un certificat en création littéraire,
ayant déjà dans ses tiroirs contes, nouvelles et
même l'ébauche d'un roman. Enfin, la passion des
langues l'a poussé plus récemment à entreprendre
un troisième certificat en langue étrangère,
composé de l'italien et de l'espagnol. "Ma fille
a épousé un Italien, précise t-il avec humour.
Quant à l'espagnol, j'en ai toujours aimé la musique."
Trois certificats formant du même coup un baccalauréat
multidisciplinaire, voilà un bon tour que l'homme s'est
joué à lui-même. "Jamais je n'aurais
pensé me rendre jusque là", avoue-t-il cependant.
Ceinture noire de judo, bon nageur et fervent adepte du conditionnement
physique toutes des disciplines apprises et pratiquées
à l'Université Laval André Sauvageau
se targue d'avoir fait partie de la première équipe
de hockey de l'Université, dans les années 1950.
"Nous n'étions pas du même calibre que celui
du Rouge et Or d'aujourd'hui, mais nous étions quand même
une bonne équipe", se rappelle-t-il. En attendant
de s'envoler pour le Mexique avec sa femme pour y perfectionner
son espagnol durant quelques semaines, il continue de lire et
d'écrire. "Le baccalauréat multidisciplinaire
m'a permis d'ouvrir une fenêtre sur le monde. Et le monde
m'intéresse plus que jamais."
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