
Le noir au bout du tunnel
Les conditions d'observation du ciel devraient
s'améliorer au Mont Mégantic
Les astrophysiciens qui utilisent l'Observatoire du Mont Mégantic
pour réaliser leurs travaux de recherche devraient pouvoir
profiter de meilleures conditions d'observation au cours des
prochaines années. En effet, les 19 municipalités
de la MRC du Granit ont récemment adopté une réglementation
sur l'éclairage extérieur dans le but de préserver
la qualité d'observation nocturne du ciel dans leur région.
Cette décision fait suite aux pressions exercées
par les responsables de l'Astrolab, du Parc du Mont Mégantic,
de la SÉPAQ et de l'Observatoire du Mont Mégantic.
Les activités de l'Astrolab et de l'Observatoire dépendent
fortement de l'obscurité ambiante et les deux groupes
s'inquiétaient de la détérioration graduelle
des conditions d'observation du ciel en raison de mauvaises pratiques
d'éclairage dans la région, pratiques qui étaient
au diapason de celles du reste du Québec. "Depuis
1986, c'était visible à l'oeil nu que les conditions
empiraient", affirme Gilles Joncas, professeur au Département
de physique, génie physique et optique, et directeur scientifique
de l'Observatoire du Mont Mégantic. L'éclairage
extérieur des fermes et des municipalités environnantes
crée un fond lumineux qui rend difficile l'observation
des objets célestes de faible luminosité. Si rien
n'était fait, l'Observatoire du Mont Mégantic,
l'un des mieux équipés au Canada, risquait de devenir
inutile pour la recherche.
La nouvelle réglementation, unique au Québec et
au Canada, est entrée en vigueur en mai. Elle créera
une importante réserve de ciel étoilé en
plus de favoriser l'efficacité énergétique.
Une première mesure, qui a produit des effets immédiats,
est l'extinction de tout dispositif d'éclairage dès
22 h ou hors des heures d'affaires ou d'opération, à
l'exception de l'éclairage sécuritaire des rues,
des aires publiques utilisées par les piétons,
des entrées de bâtiment et des aires d'entreposage.
Les autres mesures, qui touchent les dispositifs d'éclairage
autorisés, feront sentir leurs effets au fur et à
mesure qu'il faudra remplacer les dispositifs actuels. L'objectif
du programme est de réduire de moitié la pollution
lumineuse d'ici 2006.
La Ville de Sherbrooke devrait emboîter le pas dès
l'an prochain en intégrant un règlement sur la
pollution lumineuse à son nouveau plan d'urbanisme. "Il
s'agit là aussi d'une bonne nouvelle parce que, de l'Observatoire,
on voit le dôme lumineux de la ville de Sherbrooke qui
est pourtant située à une heure de route du mont
Mégantic", commente Gilles Joncas.
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