
De l'esprit du temps à l'esprit des lieux La convergence entre les approches de formation en sciences de la santé et le mode de dispensation des soins de première ligne se répercute dans l'aménagement du pavillon Ferdinand-Vandry par Jean Hamann Le nouveau pavillon Vandry sera aménagé à l'image du type d'enseignement qui y sera dispensé et cet enseignement sera lui-même davantage un reflet du mode d'organisation interdisciplinaire qui prévaudra sous peu dans le milieu hospitalier. Voilà l'audacieux défi de convergence que se sont donné les directions des Facultés de médecine, de pharmacie et des sciences infirmières, les responsables du Comité de planification stratégique du nouveau pavillon des Sciences de la santé et les dirigeants de l'Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux de la Capitale nationale (ADRLSSS).
Pour s'assurer que tous les instruments qui concourent à cette harmonisation soient au diapason, le Comité de planification stratégique du pavillon des Sciences de la santé a organisé une demi-journée d'information le 30 mars dernier au pavillon La Laurentienne. Près d'une centaine de personnes, provenant de l'Université - principalement des Facultés de médecine, des sciences infirmières et de pharmacie -, du réseau hospitalier, des organismes gouvernementaux chargés des soins de santé et des services sociaux et des ordres professionnels, avaient accepté l'invitation des organisateurs. Au diapason En vertu de Loi 25 adoptée en décembre 2003, l'ADRLSSS de la Capitale nationale est chargée de mettre en place, sur son territoire, une organisation de services intégrés visant à rapprocher les services de la population et à faciliter le cheminement de toute personne dans le réseau. Cette volonté d'intégration des services implique une approche pluridisciplinaire des soins de première ligne qui a une incidence sur la formation des spécialistes de la santé. "La rencontre du 30 mars, estime le doyen de la Faculté de médecine, Pierre Durand, nous a permis de réaffirmer que l'Université et ses facultés des sciences de la santé sont ouvertes sur la communauté dans laquelle elles évoluent, qu'elles sont prêtes à transformer leurs programmes de formation pour bien répondre aux besoins de la société et qu'elles visent la convergence entre leurs approches de formation et le mode de dispensation des soins dans le réseau régional de la santé."
Cette volonté de convergence a des incidences sur les programmes de formation qui se voudront davantage interdisciplinaires dans le nouveau pavillon Vandry, où seront regroupés les futurs médecins, infirmières, pharmaciens, physiothérapeutes, ergothérapeutes et orthophonistes. "Lors de la réunion, il a beaucoup été question d'interdisciplinarité et des stratégies à mettre en place pour que nos étudiants soient mieux formés et aient davantage d'habiletés pour travailler en interdisciplinarité", signale la doyenne de la Faculté des sciences infirmières, Linda Lepage. Ainsi, les étudiants des différents programmes pourront se retrouver ensemble dans les cours qui exigent des compétences transversales, notamment les cours sur l'apprentissage clinique, la communication, l'éthique, l'être en relation et la lecture critique de la littérature scientifique. "Pour les étudiants des différentes disciplines appelés à travailler conjointement dans le réseau de la santé, ce sera l'occasion d'apprendre ensemble et aussi d'apprendre à se connaître et à se reconnaître", fait valoir la doyenne.
Monique Richer, doyenne de la Faculté de pharmacie, y voit une occasion à saisir pour intégrer davantage la pharmacie au réseau de la santé. "Il est maintenant question d'intégrer les pharmaciens du milieu communautaire (les pharmacies de quartier) au réseau de soins de première ligne, signale-t-elle. De notre côté, la Faculté de pharmacie ne faisait pas partie du Réseau universitaire intégré de santé de l'Université Laval, mais nous voulons créer un sous-comité pharmacie dans ce réseau." Les murs parlent Les concepts architecturaux utilisés dans la planification des locaux du nouveau pavillon Vandry témoignent de cette volonté de rapprochement. Régis Morasse, architecte responsable du projet au Service des immeubles, a d'ailleurs rappelé que l'augmentation des cohortes, la durée des programmes et le type de formation souhaitée faisaient en sorte que l'estimation des besoins établie en 2001 pour le réaménagement du pavillon Vandry ne tenait plus la route. "Il aurait fallu beaucoup plus d'espace, mais comme le budget avait été accordé pour un pavillon d'une superficie nette de 18 000 mètres carrés, on a dû trouver des façons de composer avec ces nouvelles contraintes. Nous avons donc examiné les opportunités de mise en commun pour optimiser l'utilisation de l'espace. En 2001, le projet comportait 5500 mètres carrés d'espace commun aux trois facultés. Il y en aura finalement 12 000", souligne l'architecte.
Le nouveau pavillon Vandry abritera notamment le Centre ApprentiSS, une sorte d'hôpital virtuel, composé de nombreux laboratoires d'apprentissage dotés de mannequins et de matériel de simulation informatique qui aideront à mieux préparer les étudiants des trois facultés aux réalités des soins de première ligne. On y retrouvera également une reproduction de pharmacie où les étudiants exécuteront les mêmes tâches que dans une pharmacie communautaire. L'inauguration du nouveau pavillon des Sciences de la santé aura lieu en 2008. 
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