
Un microcosme des Nations Unies
2 400 personnes logent aux résidences
de l'Université
par Yvon Larose
Les résidences étudiantes de l'Université
Laval fêteront leurs 50 ans d'existence l'automne prochain.
Comme l'explique Jean-Claude Dessailliers, directeur du Service
des résidences, beaucoup d'eau a coulé sous les
ponts en un demi-siècle. "Le pavillon Biermans-Moraud
ne contenait même pas 300 chambres à l'époque,
rappelle-t-il. Aujourd'hui, 2 400 personnes logent sur le campus."
Le Service gère 2 277 chambres simples réparties
dans quatre pavillons, quelques chambres doubles et presque 40
suites. Un étudiant reste en moyenne 2,1 ans en résidence
et le taux de roulement annuel est d'environ 800 personnes. La
clientèle est presque exclusivement composée d'étudiantes
et d'étudiants âgés entre 18 et 25 ans. Cette
année, 38 % d'entre eux proviennent de plus de 80 pays
différents. "Les Français représentent
la nationalité la plus nombreuse parmi les étudiants
internationaux et l'Afrique est le continent le plus représenté",
souligne Jean-Claude Dessailliers.
Une soixantaine d'employés réguliers travaillent
au Service des résidences. Ils reçoivent l'appui,
à temps partiel, d'une cinquantaine de résidentes
et de résidents. Cette année, ces étudiantes
et ces étudiants proviennent de 23 pays. Ils accomplissent
un éventail très large de tâches reliées,
entre autres, à l'entretien ménager, à l'administration,
au soutien aux services et à la téléphonie.
Une vingtaine d'entre eux sont affectés à l'équipe
de relations d'aide des résidences. En tout temps, 24
heures par jour et 365 jours par année, ces conseillers
peuvent répondre aux appels de résidents en ce
qui concerne notamment des malentendus mineurs, des problèmes
pratiques, des difficultés diverses et des conflits. Ils
font en sorte que les gens s'entendent bien entre eux tout en
prônant le respect de la liberté individuelle.
"La présence d'étudiants étrangers
parmi notre personnel a un impact majeur auprès de la
population de nos résidences, indique Jean-Claude Dessailliers.
Celle-ci sent qu'il existe ici une sorte d'esprit communautaire
où tout le monde est impliqué. Les gens comprennent
aussi qu'ils sont dans un milieu international et qu'il leur
faut avoir une attitude d'ouverture par rapport à la différence.
Le fait de partager les installations sanitaires et de prendre
leurs repas dans de grandes cuisines très fréquentées
crée cette tolérance et cette acceptation. Je crois
que la plus grande qualité de nos étudiants est
le respect qu'ils démontrent les uns envers les autres."
Un petit village
Jean-Claude Dessailliers n'a pas de mal à comparer
les résidences étudiantes à un village olympique
en raison de la diversité des pays représentés
et à cause de l'esprit particulier qui y règne.
"Nos résidences, dit-il, ont une population plus
importante que de nombreux villages au Québec. Notre rôle
en est un de support à un petit village où les
gens vivent ensemble 24 heures par jour. C'est leur milieu de
vie. Ce support consiste à faire en sorte que l'étudiante
et l'étudiant puissent retirer le maximum de profit de
son séjour ici et qu'ils en ressortent enrichis par la
diversité culturelle qui y existe."
Le Service des résidences se veut à l'écoute.
Pour cela, il effectue à chaque année un sondage
sur la qualité des services offerts. L'an dernier, à
la suite de très nombreuses demandes, il a fait installer
dans chacune des chambres un décodeur donnant accès
aux chaînes télé spécialisées.
Toujours en réaction aux sondages, la direction a abandonné
le cirage des planchers dans les chambres, équipé
les salles communes de nouveaux téléviseurs grand
écran et amélioré l'éclairage dans
les cuisines.
Comme tout hôtel, le Service des résidences doit
répondre à des normes précises en matière
d'hygiène et de salubrité. Diverses instances effectuent
des inspections. Et des entreprises externes assurent la prévention
en matière de salubrité. Il peut arriver cependant
qu'apparaissent de temps à autre certaines situations
problématiques touchant des insectes, bestioles ou autres
parasites, ou encore qui découlent d'une perception différente
de ce qu'est la salubrité. "Nos résidents
arrivent de différentes régions du monde avec beaucoup
de bagages et certains peuvent contenir des insectes, notamment
des blattes, explique Jean-Claude Dessailliers. Nous pouvons
heureusement compter sur la collaboration pleine et entière
des étudiants. Par exemple, si on leur dit qu'il semble
y avoir un problème de parasites dans telle chambre et
qu'il nous faut également traiter les deux chambres contiguës
pour enrayer le problème, leurs occupants vont accepter
sans hésiter."

|
|