Au diapason de la résonance La Faculté des sciences et de génie est maintenant "en voiture", côté résonance magnétique nucléaire par Jean Hamann L'acquisition, au cours des quatre dernières années, de trois appareils de spectroscopie à résonance magnétique nucléaire (RMN) a permis à la Faculté des sciences et de génie (FSG) de combler le retard qu'elle accusait par rapport aux autres grandes universités de recherche dans ce domaine. Ces trois ajouts portent à cinq le nombre d'appareils RMN disponibles à la Faculté. "Notre situation n'est pas exceptionnelle, mais elle se compare maintenant à celle des autres universités canadiennes bien équipées", commente Michèle Auger, professeure au Département de chimie et spécialiste de RMN.
Invitée à prononcer la plus récente conférence "Grand public" de la FSG, qui s'est déroulée le 9 mars, la professeure Auger a présenté, pour le bénéfice de la centaine de personnes présentes, l'histoire de la RMN et ses multiples applications en chimie et en médecine. La résonance magnétique nucléaire est une puissante technologie qui permet d'obtenir des données sur la structure des molécules en étudiant le comportement de leurs atomes lorsqu'on les place dans un champ magnétique pouvant atteindre jusqu'à 400 000 fois l'intensité du champ magnétique terrestre.
Mise au point en 1945 et sans cesse perfectionnée depuis, cette technologie a valu quatre prix Nobel à six chercheurs en raison de l'impact scientifique exceptionnel qu'a eu cet outil au fil des ans. "La RMN est la technique de routine par excellence pour déterminer la structure des molécules, fait valoir Michèle Auger. C'est devenu le principal outil de travail du chimiste moderne." À la FSG, les deux spécialistes de RMN, Michèle Auger et Stéphane Gagné, et leurs équipes du Centre de recherche en sciences et ingénierie des macromolécules et du Centre de recherche sur la fonction, la structure et l'ingénierie des protéines, font bon usage de ces appareils. "Presque tous les étudiants-chercheurs en chimie utilisent la RMN pour leurs travaux", précise Michèle Auger.
Les recherches que mène l'équipe de Michèle Auger portent sur les membranes biologiques et leurs interactions moléculaires. "Nous tentons de comprendre le fonctionnement des membranes dans plusieurs phénomènes, notamment dans le mode d'action de certaines drogues", explique-t-elle. Leurs travaux touchent des sujets aussi variés que les peptides impliqués dans la maladie d'Alzheimer, les nouveaux agents antimicrobiens, et même les protéines exceptionnellement résistantes contenues dans le fil d'araignée.
Les appareils RMN ne sont malheureusement pas donnés. La plus récente acquisition de Michèle Auger - un appareil RMN à état solide de 400 MHz - a coûté 1 M$. "À court terme, nous n'avons pas de nouveaux projets d'équipement", déclare la chercheure, ce qui ne l'empêche pas de rêver à un appareil de 800 MHz, qui permettrait d'étudier des protéines plus complexes. Entre temps, elle et ses collègues profitent de leur participation à des projets nationaux pour réaliser des travaux sur des appareils plus performants installés à Montréal et à Ottawa. "Le partage d'appareils dispendieux est une solution intéressante mais ce serait bien d'en avoir un ici!", ne peut-elle s'empêcher d'ajouter.
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