En apesanteur
La troupe de danse Gestuel fête ses
vingt ans au Théâtre de la Cité universitaire
par Pascale Guéricolas
Depuis vingt ans, les danseuses et danseurs de la troupe Gestuel
appliquent au pied de la lettre le vieil adage "Un esprit
sain dans un corps sain". Chaque semaine, une trentaine
d'étudiantes et quelques étudiants se réunissent
pour le plaisir de bouger leur corps sous la direction de Rosalie
Trudel et Céline Khandjian, deux professeures diplômées
de l'École de danse de Québec, et aussi pour préparer
le spectacle de fin d'année. "C'est vraiment libérateur
de danser, témoigne Viviane Bauge, finissante au baccalauréat
en enseignement au secondaire. Pendant deux heures, on oublie
nos stress, nos tensions, on se retrouve dans une bulle à
prendre du temps pour soi." Dans la troupe, certaines n'ont
jamais esquissé un pas de danse auparavant alors que pour
d'autres ce mode d'expression fait partie de leur vie depuis
leur plus tendre enfance passée à prendre la bonne
position de ballet devant le grand miroir. Beaucoup ont ensuite
opté pour le jazz, avant de se tourner vers la danse contemporaine.
Cette évolution de type de danse correspond d'ailleurs
au cheminement de la troupe de l'Université Laval, si
l'on en juge par l'exposition de photographies présentée
à l'entrée du Théâtre de la Cité
universitaire les soirs du spectacle, ainsi que par la présentation
des costumes des années précédentes. En
effet si le modern jazz se taillait la vedette dans les productions
des années 1980 et début 1990, la danse contemporaine
a fini par prendre le dessus, avec l'intégration des arts
plastiques et de la vidéo. Ce sont d'anciennes élèves
de l'École de danse qui ont fondé Gestuel en 1984
pour conserver le plaisir de bouger tout en poursuivant leurs
études universitaires. Au fil des ans, la troupe a réussi
à faire des échanges avec d'autres universités
à l'étranger, notamment à Lyon et à
Rennes, ainsi qu'à se produire l'été sur
une scène devant l'Hôtel de ville de Québec.
"Nous avons découvert ces événements
en effectuant des recherches sur l'histoire de la troupe, et
cela nous a donné l'idée de mettre en place de
nouveaux projets en relançant les échanges par
exemple, explique Viviane Bauge. On pense aussi à présenter
un numéro dans le prochain spectacle d'Inkindi, la troupe
de danse rwandaise de l'Université Laval."
En attendant, les danseuses et les danseurs mettent la dernière
main - ou le dernier pied - au spectacle annuel "Des Étaux
et des Algues" qui sera présenté les 18 et
19 mars, à 20 h, au Théâtre de la Cité
Universitaire. Ce spectacle se compose d'une douzaine de chorégraphies
différentes, etChaque groupe présente un numéro
concocté par une des professeures, ainsi que des duos,
des trios et des solos imaginés par les étudiants.
Les débutants, par exemple, ont créé "Organik"
avec l'aide de Céline Khandjian, une chorégraphie
marquée par la simplicité des mouvements souvent
répétés sur fond de musique électronique
et de musique du monde, tandis que le groupe intermédiaire
danse de façon animale dans "Brume bleue" sous
la houlette de Rosalie Trudel. Par ailleurs, cette dernière
a construit le numéro des danseurs plus avancés
en s'inspirant du roman Les perdants magnifiques de Leonard
Cohen. Toujours présent sur scène, le groupe, par
sa gestuelle saccadée ou au contraire d'une lenteur respiratoire,
illustre l'absurdité de la condition humaine et la capacité
de chaque individu à tirer parti de son existence unique.
La suite sur les planches du Théâtre de la Cité
universitaire.
Les billets sont disponibles, au coût de 10 $, à
l'Animation socioculturelle et à l'entrée, le soir
du spectacle, au coût de 12 $. L'Animation socioculturelle
est située au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins
de l'Université Laval.
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