Pour un campus vivant et rassembleur Le rapport final de la Commission d'aménagement contient plus d'une centaine de recommandations par Yvon Larose "La carte de visite de l'Université." "Un milieu où il fait bon vivre." "Un incontournable." Les auteurs du rapport final de la Commission d'aménagement de l'Université Laval (CAMUL) ne manquent pas de formules pour décrire le rôle que pourrait jouer, dans l'avenir, le coeur de la cité universitaire. Dans l'optique de la CAMUL, ce lieu aurait la forme d'un quadrilatère délimité par la rue de l'Université au sud, l'avenue du Séminaire à l'est, la rue de la Terrasse au nord et l'avenue de la Médecine à l'ouest. Cet espace vaste et ouvert est actuellement peu paysagé et peu animé. Il comprendrait notamment des cafés-terrasses, un amphithéâtre extérieur et des serres de démonstration, ainsi qu'un jardin agrémenté de bassins d'eau et de sculptures. On pourrait y patiner l'hiver. Lieu d'échanges dynamique, cet espace différent accorderait une plus grande place aux piétons et aux cyclistes. Afin de répondre aux besoins d'expansion de l'Université sur un horizon de 30 à 40 ans, on y éliminerait progressivement les stationnements de surface pour faire place à de nouveaux pavillons d'enseignement.
Claude Dubé, président de la CAMUL et doyen de la Faculté d'aménagement, d'architecture et des arts visuels, a déposé le rapport final de la CAMUL le 16 février, lors de la séance ordinaire du Conseil d'administration. Selon lui, la cité universitaire pourrait devenir un milieu recherché. "Le campus, a-t-il expliqué, serait un lieu où l'on va aimer revenir, le soir ou la fin de semaine, avec des amis ou des visiteurs. L'approche serait tout autre que celle du neuf à cinq d'aujourd'hui." Dans ce but, la Commission recommande la tenue d'un concours international, destiné à des équipes multidisciplinaires, pour trouver le meilleur concept d'aménagement possible pour le cur du campus. "Pour avoir les meilleures solutions pour un campus vivant, il faut aller chercher les meilleurs", a-t-il indiqué. La CAMUL présentera son rapport final à la communauté universitaire lors de séances d'information qui se tiendront les 22, 23 et 24 mars, de midi à 13 h 30, au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins
Cinq chantiers Le Plan directeur d'aménagement et de développement du campus de l'Université Laval définit un cadre général et se veut un outil évolutif. "Notre proposition ne correspond ni à un plan fixe et achevé, ni à un projet à réaliser dans son intégralité, a souligné Claude Dubé. Nous proposons une façon de faire, des balises à respecter. Ce plan d'ensemble se raffinera avec le temps et pourra s'adapter aux changements des orientations de mise en valeur."
Le Plan directeur comprend trois chantiers sectoriels: celui du cur de la cité universitaire et ceux des secteurs de l'avenue Myrand et de l'autoroute du Vallon. Il propose aussi deux chantiers thématiques consacrés, d'une part, aux espaces verts et boisés et, d'autre part, à la gestion des déplacements. En tout, 107 recommandations qualifiées de "rassembleuses" viennent appuyer ces propositions de chantiers. Le secteur de l'avenue Myrand deviendrait un quartier résidentiel pour étudiants. S'y côtoieraient les étudiants des trois cycles d'enseignement ainsi que leurs familles. L'endroit aurait une identité propre. Pour son design, la CAMUL propose de faire un exercice d'urbanisme participatif. Ce genre de démarche consiste, pour des partenaires aux visées et intérêts multiples, à atteindre graduellement un consensus. Au nombre des balises proposées, il y aurait la connexion la plus directe possible de la piste piétonnière et cyclable du secteur Myrand à l'axe est-ouest du campus. La Commission recommande par ailleurs de transformer l'autoroute du Vallon en boulevard urbain et d'implanter le long de cet axe d'éventuels pavillons abritant des activités de recherche. Elle propose aussi de développer le quartier résidentiel Saint-Denys, sur le versant ouest de l'autoroute actuelle, en fonction d'une clientèle étudiante et non étudiante. Protéger la végétation Bandes boisées, parcs gazonnés ou aménagés, plantations sur rue, la végétation représente, par son importance, une partie de l'identité de l'Université et la CAMUL souhaite la mettre en valeur et la consolider. Elle propose donc la réalisation d'une étude de foresterie détaillée pour mieux connaître la valeur des boisés du campus. Elle recommande également de garantir la pérennité des écosystèmes que l'on trouve dans ces boisés. En ce qui concerne les déplacements sur le campus, la rue deviendrait un espace public animé et convivial où les différents modes de transport cohabiteraient de façon harmonieuse. L'usage de la voiture serait contrôlé et les stationnements, plus discrets, s'intégreraient mieux à l'environnement. La Commission recommande de réduire la circulation automobile dans les rues du campus et de développer davantage les réseaux piétonniers et cyclistes. Pour rendre plus concurrentielle, ou avantageuse, l'utilisation du transport en commun, il est proposé de réévaluer le coût des vignettes de stationnement sur le campus.
Le Conseil d'administration de l'Université a créé la CAMUL en avril 2003. Dix personnes en sont membres, dont le recteur Michel Pigeon et la vice-rectrice au développement et aux relations internationales, Diane Lachapelle. La vice-présidente de la Commission est Nathalie Prud'Homme, directrice de la gestion du territoire de l'arrondissement de La Cité à la Ville de Québec. Le mandat de la CAMUL consistait, après une large consultation publique, à proposer un plan directeur qui devait tenir compte de plusieurs objectifs, entre autres, offrir un milieu de vie complet pour les membres de la communauté universitaire, garder l'identité universitaire des installations physiques actuelles dans le contexte d'une plus grande perméabilité au milieu urbain, et prévoir la flexibilité nécessaire à la poursuite de l'évolution du Plan directeur dans les années futures. La Commission a reçu 45 mémoires et organisé quatre conférences traitant de l'avenir des campus nord-américains. En parallèle, elle a effectué un important travail de recherche et d'analyse de données. Ses membres se sont réunis en une quinzaine d'occasions. Ils ont également participé à de nombreuses séances de travail avec différents spécialistes.
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