
Sur le seuil Les finissantes et finissants du programme de maîtrise en arts visuels avec mémoire présentent leurs oeuvres à l'Édifice de La Fabrique par Pascale Guéricolas Julie St-Amand a trouvé une vieille porte à quatre panneaux au début de ses études de maîtrise et l'a installée dans son atelier sans trop s'interroger sur son utilisation. Deux ans plus tard, elle a finalement trouvé comment mettre en valeur cet objet récupéré. La porte, ornée d'une peinture de cabanon d'un côté et partiellement tapissée de l'autre, flotte fièrement dans la Galerie des arts visuels, dans l'Édifice de La Fabrique, aux côtés d'une vingtaine d'autres oeuvres des finissants à la maîtrise. Des oeuvres qui témoignent du travail de recherche entrepris par des jeunes artistes aux univers créatifs complètement éclatés, préludes des expositions solo qui auront lieu en ce même endroit au cours des prochains mois. "Il faut qu'on se sente vraiment habité par notre thème de recherche pour y consacrer nos deux ans de maîtrise", témoigne Isabelle Thériault, une des exposantes. "La maîtrise permet d'approfondir une réflexion, une démarche artistique vraiment personnelle", confirme Geneviève Lebel. Ce désir de recherche frappe d'ailleurs le visiteur à la vue des oeuvres qui peuplent cette exposition sur le thème "Le Seuil". Ainsi, Geneviève Lebel a transformé une des poutres de la galerie en mur infranchissable d'une maison de bois aux allures humaines, avec ses deux mains jointes sculptées en guise de toit et des blocs de bois pour former les murs. "Je m'intéresse dans mon travail à la relation corps-habitat, précise-t-elle, car notre peau constitue une frontière comme celle de la maison. Au fond, c'est le seul habitat qu'on peut incarner." Isabelle Thériault a, elle aussi, choisi d'habiller une poutre en l'enveloppant de différentes couches de tissu blanc par lesquelles on découvre des images et des objets usuels. Un résumé, au fond, de l'univers d'un espace de création installé, comme celui des autres étudiants, dans les ateliers du Roulement à billes, un bâtiment attenant à celui l'École des arts visuels. " J'ai passé deux ans à couvrir mes travaux et à les protéger car il y avait énormément de poussière dans l'édifice du fait de la construction extérieure puis des rénovations intérieures, explique la jeune artiste. Comme je travaille sur le blanc, cela m'a donné l'idée d'accentuer ce côté caché puis découvert." Tout au long de leurs études maîtrise, les étudiants ont donc appris à tenir compte des impondérables de la vie quotidienne qui les ont poussés parfois à modifier leur idée artistique initiale. L'uvre qu'expose Catherine Charron-Béland témoigne ainsi de sa capacité d'adaptation. Voyant que son projet de photographier des baisers d'amoureux de tous âges et de toutes orientations sexuelles n'avançait pas aussi vite qu'elle le souhaitait, elle a décidé de constituer une mosaïque d'autoportraits. "Je souhaite me photographier une fois par an dans la même pose et sur le même carré d'herbes pour me voir vieillir et mon corps se transformer", raconte la jeune fille. Julie St-Amand souhaite elle poursuivre sa démarche bien entamée de peindre les bâtiments croisés au hasard de ses ballades urbaines. Un univers à découvrir chez Estampes plus où elle exposera ses tableaux du 17 avril au 15 mai.
L'exposition "Le Seuil" se poursuit jusqu'au 27 mars à la Galerie des arts visuels, 255, boulevard Charest Est, et présente les travaux de Josée Bolduc, Catherine Charron-Béland, Martine Dolbec, Isabelle Dumais, Marie-Claude Fleury, Karen Grenier, Caroline Jean, Janick Laberge, Marie-Kim Lavigne, Geneviève Lebel, Louise Lemoine, Julie Martel, François Simard, Julie St-Amand, Isabelle Thériault, Mathieu Valade et Kathleen Verret. Vernissage aujourd'hui, jeudi 10 mars, à 17 h. La Galerie est ouverte de 11 h 30 à 16 h 30 du mercredi au vendredi, et de 13 h à 17 h le samedi et le dimanche.e. 
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