
"Engagez vous!" La fondatrice d'Option Citoyenne invite les étudiants universitaires à se mobiliser pour que les décideurs politiques respectent leurs idéaux de justice sociale par Pascale Guéricolas Manifestement, Françoise David s'adressait à un public conquis d'avance lors de son passage au pavillon Charles-De Koninck le 22 février dernier. Très attentive, l'assemblée a d'abord écouté la fondatrice d'Option Citoyenne revenir sur les débuts et la philosophie de ce mouvement en voie de devenir un parti politique. Puis les questions ont fusé sur les choix d'avenir, certaines étudiantes et étudiants en profitant au passage pour louanger l'ancienne présidente de la Fédération des femmes du Québec sur sa conception de la politique. "Je ne souscris pas à l'idée qu'on doive faire comme les autres gouvernements lorsqu'on arrive au pouvoir, a lancé Françoise David. Bien sûr, on vit en Amérique du Nord avec certaines contraintes économiques, mais je pense qu'on peut faire des choix. Il faudra nous surveiller pour que les futurs élus respectent les valeurs des citoyens." Contrairement aux autres partis politiques traditionnels, Option Citoyenne, fondé en mai dernier, ne dispose pas pour l'instant de programme formel parce qu'il se définit comme un regroupement de citoyens. En fait, les membres se rencontrent régulièrement pour débattre d'économie, de féminisme, de la question nationale et surtout pour définir le projet social. Actuellement, les pourparlers vont bon train pour s'unir en décembre 2005 à l'Union des forces progressistes (UFP) qui regroupe des petits partis de gauche. Au fait, pourquoi avoir fondé Option Citoyenne pour se fusionner un peu plus d'un an plus tard? a d'ailleurs demandé une étudiante. "Lorsque j'ai décidé de faire le saut en politique, je trouvais que l'UFP utilisait un langage marxiste-léniniste qui ne rejoignait pas grand monde, explique Françoise David. Les femmes étaient aussi moins présentes à la tête du mouvement même si l'exécutif respecte le principe de l'équité. Cela prenait donc peut-être un grand détour pour que des changements s'opèrent, et nous prenons désormais des positions communes, qu'il s'agisse de l'appui aux grévistes de la SAQ ou des partenariats public-privé." Tout au long de son allocution, la fondatrice d'Option Citoyenne a beaucoup insisté sur le fait que les membres, qu'ils habitent dans les grandes villes ou en régions éloignées, contribuent à construire le mouvement. Interrogée sur sa position face à la souveraineté du Québec, la conférencière s'est définie personnellement comme une souverainiste "croyante mais pas pratiquante". "La recherche de la justice sociale m'anime depuis trente ans, explique-t-elle, donc la question du pays se pose en lien avec le projet social d'Option Citoyenne afin de bâtir le Québec solidaire dont on rêve." Françoise David adopte la même attitude d'appel au dialogue lorsqu'on l'interroge sur le rôle des jeunes dans une société toujours plus vieillissante, sur la place à faire aux handicapés, aux premières nations, aux régions ou encore sur le douloureux problème du suicide chez les jeunes hommes. Cette oratrice convaincue invite les citoyens à se mobiliser pour ne pas ne pas se contenter de subir les décisions politiques prises par d'autres. "La démocratie doit s'exercer tous les jours et pas seulement les jours de vote. On peut s'exprimer dans la rue, dans les médias, à l'Assemblée nationale", a-t-elle affirmé, en rappelant que parmi les 1 700 membres d'Option Citoyenne nombreux sont celles et ceux qui militent au sein de syndicats, de groupes communautaire ou écologistes.

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