
«Motus et couche moussue»:
au delà du surréel
par Pascale Guéricolas
Jusqu'au 25 février, les étudiants en arts plastiques
s'adonnent au plaisir du cadavre exquis dans l'exposition "Motus
et couche moussue" à la Salle d'exposition du pavillon
Alphonse-Desjardins de l'Université Laval. «Manger
des carrés flottants aux bananes, c'est bon pour votre
cosmos intérieur. Ça vous aidera à fuir
la palette de la ninja tortue qui danse un ballet continental
et orgasmique. Gniark gniark gniark !» Ce court texte de
Sophie Caron, étudiante en arts plastiques, complète
la vision très surréaliste de son oeuvre "Ma
planète" juste à côté. Sur la
toile très colorée, des matières en suspension
vont et viennent dans une sarabande qui rappelle les compositions
de Salvador Dali. Comme elle, une vingtaine d'étudiants
en arts plastique et en enseignement des arts plastiques ont
laissé libre cours à leur imagination en introduisant
quelques mots au sein d'une oeuvre déjà créée,
ou juste en marge. Une façon pour les uns et les autres
de donner nouvel éclairage à leur création.
"Nous avons demandé aux artistes d'utiliser l'écriture
automatique pour produire quelque chose de farfelu, d'étrange,"
explique Myriam Lambert, une des responsables de l'exposition.
Peintures, sculptures, oeuvre sonore, performance, nombreux sont
les chemins qui ont mené les exposants vers un monde bizarre.
Véronique April et Myriam Lambert ont peint, par exemple,
une toile aux dominantes bleues côte à côte,
tandis que leur complice Patrick Sternon se joignait au duo en
installant une immense toile blanche sur laquelle les visiteurs
vont imprimer leurs pas. Certains comme Dominic Fournier ont
choisi de parler des mots du quotidien. Son poteau de téléphone
fabriqué avec du papier trouvé dans la rue, ses
panneaux de signalisation et son texte très écologique
racontent le manque de verdure urbain et le pillage des forêts.
D'autres comme Lizo ou Marc-André Drouin se sont inspirés
des corps, de l'amour, des personnages pour s'évader dans
un monde de couleurs bien loin de la réalité grise
du quotidien.
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