Ferme à sphaignes
Une entente avec le ministère des Ressources
naturelles du Nouveau-Brunswick permet la création d'une
ferme expérimentale de culture de sphaigne
par Jean Hamann
En vertu d'une entente paraphée le 23 novembre par
l'Université Laval et le ministère des Ressources
naturelles du Nouveau-Brunswick, les chercheurs du Groupe de
recherche en écologie des tourbières (GRET) disposent
maintenant d'une tourbière expérimentale où
ils pourront développer leur expertise en culture de sphaigne.
L'entente garantit un usage exclusif du site aux chercheurs du
GRET qui y développeront des moyens pour cultiver les
sphaignes.
Cette tourbière, d'une superficie d'environ un hectare,
est située à proximité de Shippagan dans
la péninsule acadienne. Propriété de la
Couronne, le site est compris à l'intérieur d'une
vaste tourbière dont le dépôt tourbeux a
été prélevé à la pelle, par
petits blocs, jusqu'au début des années 1970. Ce
type d'exploitation requiert un assèchement peu drastique
de la tourbière, ce qui a permis aux sphaignes de recoloniser
le milieu. La topographie et les conditions hydrologiques de
la tourbière rendent le site intéressant pour les
travaux que le GRET entend y mener. "Nous voulons mettre
au point des façons d'optimiser la croissance de la sphaigne",
explique Luc Miousse, professionnel de recherche au GRET.
La directrice du GRET, Line Rochefort, et son équipe
ont mis au point une méthode de restauration des tourbières
exploitées qui permet de recréer une tourbière
fonctionnelle sur ce qui deviendrait autrement un terrain en
friche. Leur méthode est basée sur la transplantation
de plants de sphaigne: il faut 1 mètre carré de
sphaigne pour restaurer 15 mètres carrés de tourbière
abandonnée. Une fois cette roue enclenchée, le
temps fait son oeuvre.
Présentement, les sphaignes transplantées sont
prélevées dans des tourbières naturelles,
mais elles pourraient provenir de fermes de culture de sphaignes,
si on parvenait à trouver des méthodes pour stimuler
la croissance de ces plantes. Par ailleurs, ces fermes pourraient
également servir à produire de la fibre de sphaigne,
un composé avec lequel on peut produire du carton absorbant
ou d'autres produits commerciaux.
La Chaire industrielle de recherche en aménagement des
tourbières, dont Line Rochefort est la titulaire, consacre
une partie de ses activités à cet axe de recherche.
Le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick
et l'entreprise Sungro, propriétaire de la route qui donne
accès à la tourbière expérimentale
de Shippagan, sont deux des partenaires de la chaire dans ce
projet.
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