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Les alpinistes Mario Dutil, Maxime Jean et Claude St-Hilaire, qui sont devenus en mai dernier la première équipe entièrement québécoise à gravir l'Everest, avaient apporté avec eux trois choses provenant de la Faculté de pharmacie de l'Université Laval. La première était un petit drapeau bricolé, portant les logos de l'Université Laval et de la Faculté de pharmacie, qui devait servir d'objet de décor pour une photo. |
Pascal Daleau, lors d'une expédition dans le massif des Écrins dans les Alpes, à une altitude de 4100 m. |
Mal des montagnes
Le dernier cadeau provenant de la Faculté est un disque
compact, réalisé par Pascal Daleau, qui renferme
une montagne d'informations sur les réactions physiologiques
du corps en haute altitude. Le professeur Daleau a passé
de longues heures à colliger dans un seul document les
connaissances éparses sur l'effet de l'altitude sur le
corps humain. Il a présenté le résultat
de cette synthèse d'information aux trois alpinistes pendant
les dernières phases de leur préparation l'hiver
dernier.
Le mal des montagnes, causé par la raréfaction
de l'oxygène, se manifeste chez le tiers des alpinistes
qui atteignent 3 700 m, et chez plus de la moitié de ceux
qui dépassent 4 500 m d'altitude. Il faut donc grimper
très lentement pour donner au corps le temps de s'adapter
à cet environnement hypoxique. Si cette consigne n'est
pas respectée, le cortège de symptômes qui
se manifestent, à divers degrés selon les alpinistes,
est impressionnant: mal de tête, perte d'appétit,
perte de sommeil, lassitude, vomissements.
Si les alpinistes frappés par le mal des montagnes persistent
à grimper, la situation dégénère:
problèmes de coordination et d'orientation spatiale, oedème
pulmonaire, oedème cérébral, confusion,
coma Au-delà de 6 500 m, l'oxygène se fait tellement
rare qu'il n'y a plus aucune adaptation physiologique possible,
précise Pascal Daleau. "Je suis toujours surpris
par le peu de connaissances qu'ont les alpinistes sur les effets
physiologiques de la haute altitude, observe-t-il. Il faudrait
que tous les alpinistes reçoivent une information de base
avant de s'aventurer en haute montagne."
"J'en étais à mon 22e sommet à vie
et jamais je n'ai entrepris une expédition avec autant
de connaissances sur le sujet", avoue Mario Dutil.
Cette formation sur la haute altitude, la consultation intercontinentale
effectuée par Pascal Daleau et la trousse adaptée
offerte par la Faculté de pharmacie ne sont peut-être
pas étrangères au fait que les trois Québécois
sont finalement rentrés sains et saufs au pays après
avoir atteint leur objectif, alors que huit alpinistes ont perdu
la vie cette année en se mesurant au plus haut sommet
de la planète.
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