Tango mortel Les 4, 5, 6 et 7 novembre, Les Treize prolongent l'Halloween avec une comédie policière grinçante signée Agatha Christie par Pascale Guéricolas Juge, docteure, capitaine d'infanterie, secrétaire, détective, vieille bigote, détective et général retraité ont tous un cadavre caché dans un placard quelque part. Cette tache sur leur conscience les réunit sur l'Île du Nègre, à l'invitation de son propriétaire que personne n'a jamais vu. Dès l'arrivée des invités sur ce petit bout de rocher battu par l'océan, les assassinats se multiplient au rythme d'une comptine enfantine. L'intrigue vous dit quelque chose? Rien de plus normal, puisqu'il s'agit de l'adaptation théâtrale que la reine britannique du crime Agatha Christie a fait de son célèbre roman Dix petits Nègres, paru en 1939. Une comédie policière qu'Ann-Sophie Archer a façonnée à sa main en la colorant de rouge et de noir, les teintes du tango. "Je me suis inspirée des accents violents de cette musique qui, pour moi, évoque le meurtre, le crime, le sang, explique la metteure en scène. Certains coups d'archets rapides ressemblent au son d'une lame qui entre dans un corps, et les rapports de séduction sont aussi marqués par la violence." Les acteurs dansent donc entre les scènes, tandis qu'une chanteuse se promène parmi eux pour créer une ambiance musicale semblable à une ombre diffuse du mal. Pour accentuer ce climat inquiétant, Ann-Sophie Archer a travaillé également individuellement avec les comédiens afin de mettre en lumière l'aspect malsain de leur personnage. "J'incarne une juge qui aime fouiller dans la vie privées des accusés, chercher le côté sale en eux, raconte Marie-Pierre Bourget. J'ai beaucoup réfléchi à son passé, à son intimité en imaginant aussi son parcours et ses pensées entre les scènes." Une bonne partie de l'intérêt de la pièce repose donc sur le talent des comédiens à jouer sur l'aspect trouble de l'intrigue, tout en donnant la chair de poule aux spectateurs en attente du prochain meurtre à venir. Certains éléments du décor renforcent d'ailleurs cette atmosphère étrange. À priori, la plage et la maison de campagne reconstituées sur scène semblent tout à fait banales. En observant de plus près, le public peut constater que des lames de couteau font office de cadres de fenêtres, tandis que le sol ressemble à un damier où les personnages se déplacent à la manière de pièces d'échecs. Pendant ce temps, les éléments se déchaînent à l'extérieur alors que les cadavres s'accumulent. Attention, frissons garantis. Les billets sont en prévente à l'Animation socioculturelle, local 2344, pavillon Alphonse-Desjardins, au coût de 10 $,(12 $ à l'entrée) ainsi que sur le réseau Billetech (service et taxes en sus) ou www.billetech.com. Renseignements: 656-2765.
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